Alors que la commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) vient d'annoncer que, contre toute attente, le déficit de la Sécu devrait se creuser d'au moins 1,7 milliard d'euros en 2019 et pourrait même aller jusqu'à 4,4 milliards d'euros, le Syndicat des médecins libéraux (SML) prévient le gouvernement qu'il n'est pas question de « ponctionner les soins de ville » pour compenser des dépenses non financées.
Revenu l'an dernier à -1,2 milliard d'euros – un record ! –, le déficit de la Sécu doit pour l'essentiel sa rechute à « une croissance de la masse salariale [...] nettement inférieure à la prévision initiale » du gouvernement, estime la Commission des comptes. La prime Macron, l'exonération de cotisations sur les heures supplémentaires et la baisse du taux CSG pour une partie des retraités pourraient aggraver le creusement du déficit.
Le SML dit « refuser d'assister le petit doigt sur la couture du pantalon à la répétition du scénario bien rodé entre le ministre des Comptes publics et la ministre de la Santé, qui annonceront que les mesures d'urgence en faveur des gilets jaunes plombent les comptes publics et que le déficit de la Sécurité sociale se creuse de nouveau, justifiant un nouveau plan d'austérité qui ne dira pas son nom. »
Pour le syndicat du Dr Philippe Vermesch, cette annonce n'est pas de bon augure à l'heure ou les médecins libéraux négocient avec l'assurance-maladie le financement des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et des assistants médicaux. « Les médecins libéraux n'accepteront pas de s'engager dans ces dispositifs si dans le même temps les soins de ville servent à nouveau de variable d'ajustement budgétaire », prévient l'organisation.
La CSMF a une lecture sensiblement différente de la situation. Selon la centrale polycatégorielle, l’impact des mesures sur le pouvoir d’achat pour répondre à la crise des gilets jaunes ne devrait pas influer (à la baisse) sur les moyens octroyés aux médecins libéraux, au regard de la bonne maîtrise des dépenses de la ville — sous-entendu : contrairement à l'hôpital. « Le rapport de la CCSS précise que "sur la base de la répartition rectifiée en loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019, les dépenses de soins de ville sont en sous-exécution de 0,3 milliard d'euros" », rappelle le syndicat du Dr Jean-Paul Ortiz. Qui en profite pour réclamer des « moyens organisationnels et financiers suffisants » pour la médecine générale et spécialisée.
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