Sept mois après la conclusion du Ségur de la santé, Olivier Véran s'emploie toujours à boucher les trous dans la raquette. Près de 20 000 agents de la fonction publique (personnels sociaux et médico-sociaux) vont pouvoir bénéficier à leur tour des revalorisations salariales actées en juillet dernier pour l'hôpital et les EHPAD. Un accord en ce sens a été signé ce jeudi entre le ministre de la Santé, les syndicats de personnels (CFDT, UNSA, FO) et la Fédération hospitalière de France (FHF).
Concrètement, l'accord permettra à 18 500 agents des établissements sociaux et médico-sociaux (rattachés au secteur public) de voir leur rémunération mensuelle nette augmentée de 183 euros. Ce complément de traitement indiciaire (CTI) concernera les professionnels des établissements publics de services à domicile médicalisés (SSIAD, SPASAD), d'aide aux personnes en situation de handicap ainsi que des groupements de coopération sociale et médico-sociale (GCSMS) et des groupements d'intérêt public (GIP) à vocation sanitaire telles que les pharmacies ou les blanchisseries par exemple.
La mesure prendra effet dès le 1er juin 2021 par décret, « avant la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale qui viendra graver cela dans le marbre », indique le cabinet du ministre. Le coût total de la mesure s'élève à 83 millions d'euros par an, indique-t-on encore avenue de Ségur.
Nouvel accord majoritaire avec les syndicats de la fonction publique hospitalière (FO, CFDT, UNSA) : la revalorisation du #SégurDeLaSanté de 183€ net/mois s’étendra en juin à 18000 professionnels du médico-social rattachés aux établissement de santé ou aux Ehpad publics. pic.twitter.com/46P9VuhKen
— Olivier Véran (@olivierveran) February 11, 2021
Besoins précis
Si cet accord satisfait les attentes de plusieurs syndicats qui qualifiaient les personnels du social et du médico-social d'« oubliés du Ségur », il ne répond pas du tout, en revanche, aux revendications plusieurs fois exprimées par les professionnels du secteur privé non lucratif. En début de semaine encore, trois organisations représentatives des employeurs (FEHAP, Nexem et la Croix-Rouge française) dénonçaient conjointement les disparités de traitement en matière salariale.
Les professionnels du secteur privé non lucratif devront attendre la fin de la mission confiée à Michel Laforcade. « Le gouvernement répond aujourd'hui à des besoins précis parfois exprimés de très longue date, pour l'ensemble du secteur il faudra regarder de manière plus sensible », repousse l'entourage d'Olivier Véran.
« Le gouvernement a demandé à Michel Laforcade d'engager les discussions avec les organisations syndicales s'agissant des professionnels des structures publiques autonomes dès le mois de mars prochain, et sera attentif à la poursuite des négociations déjà engagées avec les organisations syndicales et les fédérations d'employeurs dans le secteur privé non lucratif », affirme ce jeudi Matignon.
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