Le personnel des urgences de l'hôpital Émile-Roux au Puy-en-Velay (Haute-Loire) était mobilisé, ce jeudi, pour réclamer plus de moyens contre l'insécurité après des agressions. Tous les corps de métier étaient représentés : infirmières, aides-soignants, brancardiers, médecins, agents administratifs.
Une soixantaine de membres du personnel, soutenus par l'ensemble des syndicats (FO, CFDT et CGT), se sont ainsi réunis devant l'établissement avec des pancartes sur lesquelles était écrit « stop violence » ou « qu'attendez-vous pour nous protéger ? ». « Trois agressions ont eu lieu en trois semaines aux urgences, c'est un problème récurrent et ce n'est pas sécurisant, ni pour les agents ni pour les usagers », a déclaré Amandine Rabeyrin, secrétaire général du syndicat CGT-Santé de Haute-Loire. Le personnel réclame le recrutement d'un agent de sécurité 24 heures sur 24.
Patients incontrôlables
Vendredi 23 avril, une infirmière a été agressée verbalement par un patient et son collègue, qui avait tenté de s'interposer, a été mordu par cet homme sur lequel une arme blanche a été retrouvée. « On a de plus en plus de gens incontrôlables, sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants, et il est souvent trop tard quand la police arrive », a témoigné cette infirmière sous couvert d'anonymat. « La semaine d'avant, un autre patient avait agressé un brancardier et un aide-soignant qui sont depuis en arrêt maladie », a-t-elle raconté. « L'hôpital, les urgences, sont des lieux où le stress, l'angoisse, les traumatismes et la peur sont omniprésents. Ne rajoutons pas l'insécurité ! », écrivent dans une lettre les membres du personnel. La direction de l'hôpital n'était pas joignable dans l'immédiat.
L'intersyndicale avait déposé un préavis de grève reconductible à ce sujet en juin 2019 et depuis « aucune solution satisfaisante n'a été proposée », selon Amandine Rabeyrin. La direction a proposé jeudi de mettre en place un agent de sécurité la nuit durant le week-end « mais ce n'est pas suffisant, la dernière agression s'est déroulée en semaine en pleine journée ! », a-t-elle précisé, prévoyant d'interpeller les élus, l'agence régionale de santé (ARS) et la préfecture.
En mars 2019, c'est une agression du même type qui avait conduit les personnels de l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP) à déclarer une grève illimitée. S'en était suivi l'un des plus longs mouvements sociaux de l'histoire de l'hôpital public français.
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