LE TIMING n’a pas été laissé au hasard. C’est dimanche matin que la nouvelle convention médicale signée en juillet a été publiée au « Journal Officiel », quelques heures avant que Xavier Bertrand s’adresse longuement aux cadres locaux de la CSMF, réunis à Cannes en Université d’été. Le ministre de la Santé se voulait porteur de « messages » forts aux médecins libéraux. Outre cette étape conventionnelle majeure, il s’est employé à rassurer son auditoire sur la mise en place du secteur optionnel (le gouvernement adresse un ultimatum aux complémentaires santé, exigeant une réunion de la dernière chance avant le 30 septembre), la réforme de la RCP (elle sera reprise dans la loi de finances après avoir été censurée par le conseil constitutionnel), le DPC (les médecins seront associés à la gouvernance), l’ASV (ce régime de retraite sera sécurisé) ou encore la liberté d’installation, sauvegardée.
Lundi, Nicolas Sarkozy montait au front à son tour en recevant à l’Élysée les signataires de la convention et en acceptant de s’exprimer dans nos colonnes sur tous les sujets santé.
Pour l’Élysée, la publication de cette convention, assortie de messages aux médecins, doit permettre de lancer une nouvelle séquence politique. Il s’agit de montrer qu’une nouvelle dynamique professionnelle est enclenchée autour d’un texte à la fois majoritaire (paraphé par la CSMF, MG-France, le SML et demain par la FMF même si ce dernier syndicat évoque un combat de l’intérieur), novateur par certains aspects (le paiement à performance) et rassurant pour le corps médical (options incitatives sur la démographie, amorce de la CCAM clinique…). À sept mois de la présidentielle, l’offensive de l’exécutif en direction des médecins ne passe pas inaperçue. Mais les déplacements et discours « santé » qui se multiplient ces derniers jours chez les ténors du PS (François Hollande, Martine Aubry) montrent que personne ne veut céder de terrain.
La santé s’invitera-t-elle, pour une fois, dans le débat présidentiel ?
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