DEUX CANDIDATS se disputeront, le 13 mars prochain, la présidence de l’UMESPE, l’influente branche spécialiste de la CSMF (38 % des voix aux dernières élections professionnelles).
Gastro-entérologue à Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes), le Dr Jean-François Rey brigue un troisième mandat. Il affronte le Dr Jean-Paul Ortiz, secrétaire général, président du Syndicat des néphrologues libéraux, qui exerce à Cabestany (Pyrénées-Orientales). Les deux leaders viennent d’adresser leur lettre de candidature au premier vice-président de l’UMESPE. Ces documents programme de quelques pages éclairent la stratégie de chaque compétiteur pour cette élection*.
Favori, le Dr Rey met en exergue « un bilan commun positif » (depuis 2002) et suggère de ne « pas rompre la dynamique » engagée à la veille d’une séquence cruciale pour les médecins libéraux : élections professionnelles aux URPS, puis négociation d’une nouvelle convention. Le message est clair : on ne bouleverse pas un leadership expérimenté qui a constitué un « réseau de lobbying » efficace. Sa profession de foi entend capitaliser sur les succès dont, pèle mêle, « une politique de communication qui a montré toute sa force » et se modernise (facebook, twitter) ; la « reconnaissance de la médecine spécialisée libérale de proximité et de son rôle de consultant » dans la convention de 2005 (même si les « blocages » conventionnels ne sont pas occultés) ; la « défense des spécialités cliniques » (même si le Dr Rey évoque des « revenus notoirement insuffisants ») ; ou encore la mise en place de la CCAM technique « qui a permis une amélioration sensible des revenus des spécialités chirurgicales et anesthésiques ». Autres avancées mises en avant : la constitution d’un pôle anesthésie-chirurgie-obstétrique au sein de la CSMF, la défense du secteur II et la coordination avec les hospitaliers. « Au cours de ces huit ans, il n’y a pas une proposition, une idée qui n’ait été discutée et incluse dans nos différents programmes, d’où des motions de synthèse votées le plus souvent à la quasi-unanimité », argumente le Dr Rey. Pour demain, sa lettre de candidature insiste notamment sur la nécessité de conserver une convention nationale « afin d’éviter que nos syndicats de verticalités soient fragilisés par des initiatives locales », de « limiter les écarts de revenu entre spécialités » ou encore de « rajeunir le bureau ».
La gouvernance interne condamnée.
Le tableau que brosse la profession de foi du Dr Ortiz est moins reluisant. La survie même de la médecine spécialisée libérale est menacée par son évolution « dramatique », diagnostique-t-il. Quant au système conventionnel, il est « moribond ». « L’initiative individuelle et la liberté d’entreprendre, base de l’exercice libéral spécialisé, se retrouvent sous la tutelle de la technocratie régulatrice », écrit le président des néphrologues . Il faut, tranche le Dr Ortiz, refonder le contrat social de la médecine spécialisée libérale. « Le temps n’est plus aux communiqués de presse hebdomadaires tantôt vindicatifs tantôt pusillanimes (...)» peut-on lire. Afin de redorer le blason de la médecine libérale spécialisée et de la « réconcilier » avec la société réelle, deux axes sont privilégiés : ouvrir « de toute urgence la réflexion prospective aux jeunes et aux femmes », afin de construire un projet politique attractif, et « modifier profondément la gouvernance de notre organisation dans le sens d’une plus grande transparence, d’une écoute plus participative de ses différentes composantes ». A plusieurs reprises, la profession de foi appelle de ses vux une réprésentation plus équilibrée des spécialités et une meilleure écoute de chaque discipline. Sur le fond, la lettre ouvre des chantiers lourds : une nouvelle rémunération du spécialiste libéral ( « l’UMESPE ne peut tolérer qu’il y ait des sous spécialités », « il faut engager le débat sur la politique de revenus ») ; le défi de la démographie (ce qui commande une réflexion sur les délégations de tâches) ; ou encore l’accessibilité aux soins pour tous et la culture de la qualité. Simple avertissement ou menace réelle ? La candidature du Dr Ortiz pimente en tout cas cette élection très importante chez les spécialistes libéraux.
*Votent les représentants des différentes "verticalités" et des régions.
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