LE SYNDICAT des médecins libéraux (SML), qui tenait à Marseille son congrès national (« le Quotidien » du 30 septembre), a dépassé sa posture d’opposant, notamment au contrat d’accès aux soins, pour se positionner en « force d’initiatives et de propositions ». « Nous entendons nous affirmer comme un partenaire responsable et constructif, promoteur de l’interprofessionnalité et défenseur de la prise en charge ambulatoire des patients », a déclaré son président Roger Rua.
Plusieurs médecins ont ainsi présenté les projets innovants dans lesquels ils se sont investis. Le Dr Jean-François Giorla, président de l’URPS PACA, a décrit le projet MELIERE (médecine libérale et évaluation des risques environnementaux) qu’il a mis en place. L’idée est d’identifier les cancers atypiques, pouvant être liés à une cause environnementale, grâce au signalement des médecins libéraux. Le dispositif, actuellement limité à la région PACA, se veut la courroie de transmission d’un « ambitieux projet de recherche sur les liens entre cancer et environnement ». Les médecins confrontés à un cas de cancer atypique sont invités à le signaler sur le site de l’URPS, et les données sont transmises à un comité scientifique. Dans l’attente d’une généralisation du dispositif, 4 cas ont déjà été recensés dans la région.
Prise de risques.
Le Dr Philippe Vermesch, stomatologue à Saint-Raphaël dans le Var, a également partagé son expérience. En 2006, il décide avec quelques autres professionnels de santé de quitter le centre-ville pour s’installer dans un bâtiment tout neuf, construit par eux en périphérie, à une dizaine de kilomètres du centre. « Je me suis senti tout seul au monde », confiait le praticien aux congressistes. Ses patients allaient-ils le suivre alors que la zone était inconnue de la population de Saint-Raphaël, et qu’il n’y avait aucun panneau indiquant la direction de son cabinet ? Aujourd’hui, la majorité des professionnels de santé de la ville l’a rejoint dans des bâtiments situés à proximité immédiate. Les patients ont adopté de nouvelles habitudes et apprécient de trouver une offre de soins abondante en un seul et même lieu. « Prenez des risques », lance le Dr Vermesch aux congressistes.
Enfin, le Dr Maurice Prudat, médecin retraité actif (MRA), est venu vanter les mérites d’une poursuite partielle d’activité après le départ à la retraite. Certes, tout n’est pas rose. Le MRA cotise sans gagner de points, mais il peut, en continuant à exercer, toucher un complément de retraite parfois non négligeable. Malheureusement, ces médecins poursuivent leur exercice sur leur lieu d’origine (grandes villes et zones bien médicalisées), limitant l’impact du dispositif. Le SML milite donc pour que les praticiens qui acceptent d’aller exercer en zone déficitaire en offre de soins puissent bénéficier de « majorations substantielles », ou d’une aide au secrétariat.
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