Choix de spécialité, conditions et lieu d'exercice escomptés... Voici ce que retient Baptiste Boukebous, président de l'ISNI :
« Parmi les critères qui président au choix de la spécialité, l'appétence pour la discipline est primordiale. Très souvent, cet attrait est renforcé par le passage dans un service ou une rencontre avec un médecin sénior qui a marqué l'interne. Ce compagnonnage joue un rôle très important en France. L'organisation pratique dans le mode de fonctionnement de la spécialité entre aussi en ligne de compte. Moi, par exemple, je suis interne en chirurgie orthopédique, je ne me voyais pas passer ma vie derrière un stéthoscope.
La rémunération n'intervient pas dans le choix de la discipline. Heureusement, dirais-je, cela prouve que les jeunes font ce métier par vocation et pas pour l'appât du gain. Tout ce qui a trait à l'installation (rémunération, temps de travail…) joue un rôle plus tard dans la réflexion.
Je ne suis pas surpris par les résultats relatifs aux formations complémentaires que souhaitent suivre les internes. Entre 2006 et 2016, le nombre d'internes a augmenté de 85 %. On forme davantage de médecins mais il n'y a pas assez de post-internat (postes de chef de clinique ou d'assistant). On assiste à une compétition, une course à l'échalote entre les internes qui en font plus pour se démarquer. Depuis quelques années, on observe par ailleurs la naissance d'hyperspécialités. Les formations complémentaires entrent dans ce cadre. Dans les spécialités connectées à la recherche fondamentale (hématologie, néphrologie, médecine interne…) une part importante d'internes suivent un master II.
Une chose est sûre, le temps libre est de plus en plus important pour les futurs médecins. Les internes ne sont pas corvéables à merci. Le récent message de la ministre de la Santé est passé ! Derrière, l'intérêt des missions, qui apparaît en deuxième priorité, je pense qu'il faut voir la volonté la possibilité offerte aux internes de faire évoluer leur parcours professionnel. La notion d'évolution de carrière est fondamentale. Les internes sont favorables à la possibilité d'évaluer leurs compétences, d'obtenir un second diplôme ou d'avoir un exercice mixte. Les réformes en cours vont permettre le changement de statut ou d'endroit, en cours d'exercice.
Quant au choix du lieu de vie, les résultats sont logiques. Les médecins ne sont pas des machines, ils sont humains, ont besoin d'avoir une famille et un confort de vie comme tout le monde. »
Ce que l’on sait du vol de données de santé de plus de 750 000 patients d’un établissement francilien
L’Igas veut inciter tous les hôpitaux à déployer des actions de prévention primaire
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens