APRÈS une année de « colère » généraliste (fermeture des cabinets, guérilla tarifaire…), heureusement concrétisée par le CS pour les spécialistes qualifiés en médecine générale, le gouvernement doit ouvrir une « page nouvelle » : la revalorisation de la fonction de médecin traitant. Tel est le message martelé par MG-France qui, en guise de vœux, accentue la pression sur le ministre de la Santé en pleine entreprise de reconquête des médecins. « On remercie Xavier Bertrand : il était là en 2006 pour la création de la filière universitaire de médecine générale, il est là aujourd’hui pour traduire le CS, commente le Dr Leicher, patron de MG-France. Mais maintenant, il faut solder le passif financier ! Les médecins généralistes ont été spoliés de 250 millions par an depuis 2007 ». C’est une ardoise de plus de 800 millions d’euros que le syndicat présentera à l’ouverture des prochaines négociations conventionnelles, sans doute « dans la deuxième quinzaine de février ».
Le Dr Leicher va droit au but : la nouvelle convention médicale devra investir sur les « métiers », autrement dit prendre en considération les besoins spécifiques des praticiens (médecins traitants, correspondants, blocs opératoires…). Pour honorer la fonction de médecin traitant, le syndicat réclame un forfait « le plus élevé possible » (« certains pays vont jusqu’à 150 ou 200 euros par an par patient », rappelle-t-on) assorti de contreparties identifiées : création du dossier, consultation de synthèse annuelle, alimentation du DMP… « Nous devons sortir du parcours tarifaire et installer enfin le médecin traitant en privilégiant le service rendu au patient », explique le Dr Leicher qui lance des pistes : mieux organiser les sorties d’hôpitaux, repenser la coordination ville/hôpital pour traiter les urgences… Ce forfait médecin traitant, ajoute-t-il, serait « modulable » en fonction des types d’exercice : zones désertifiées, atteinte d’objectifs de santé publique… En tout cas, le président de MG-France prend au mot Xavier Bertrand qui s’est engagé verbalement à revaloriser la fonction de médecin traitant. « Je suis un obstiné. Il faut nous dire quand. Combien ? Quelles contreparties ? »
Taxer les caisses.
MG-France a d’autres cartouches dans sa besace.
Alors que, depuis le 1er janvier, les médecins récalcitrants à la télétransmission s’exposent à une future taxe sur les feuilles de soins papier (recouverte pas avant mi-2012), le Dr Leicher dénonce un « système de pression intolérable » et contre-attaque. « Nous, on propose… de taxer les caisses. Nous invitons les médecins à faire la liste des cas de carence de carte Vitale lorsque les caisses n’ont pas fait leur boulot (carte non délivrée, qui ne fonctionne pas...).
La simplification administrative annoncée ? La prudence est de mise. « Il faut des mesures qui rendent service aux médecins, pas question de faire le supersecrétariat des caisses ». D’autres dossiers sont sur le tapis : la RCP (« qui concerne aussi les généralistes »), la concrétisation de la filière universitaire de médecins générale (les nominations tardent), la démographie, le développement professionnel continu (« il faudrait doubler le financement ») ou encore la retraite avec un régime ASV (allocation supplémentaire vieillesse) en situation de quasi-faillite.
Le syndicat, qui réunira son comité directeur le 27 janvier, dressera un « bilan politique » précisde l’action gouvernementale. « Nous ne voulons pas d’habillage. Si il faut leur rebotter les fesses, on le fera », prévient Claude Leicher, déterminé, avec ses équipes, à ne pas baisser la garde.
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