LA LETTRE DE MISSION est partie fin juillet mais de nombreux acteurs du monde de la santé n’ont appris son existence que la semaine dernière. Valérie Pécresse a confié au Dr Raphaël Gaillard le pilotage d’une mission sur l’évolution du statut hospitalo-universitaire. Alors que de nombreuses réformes sont actuellement discutées sur l’avenir des études médicales, la ministre de l’Enseignement supérieur demande à l’ancien président de l’Intersyndicat national des chefs de clinique assistants (ISNCCA) de proposer de nouvelles méthodes pour favoriser l’engagement dans la carrière hospitalo-universitaire des jeunes médecins en préservant la triple mission de soins, d’enseignement et de recherche. La ministre souhaite que la réflexion porte sur l’évolution du 3e cycle des études médicales et ses liens avec la recherche. Enfin, elle demande que le groupe de travail identifie les modalités d’accès aux postes hospitalo-universitaires de praticien hospitalier (PHU), de maître de conférence (MCUPH) et de professeur des universités (PU-PH).
L’annonce de cette mission était passée inaperçue pendant l’été. Les syndicats d’internes ont peu apprécié de n’en apprendre l’existence que la semaine dernière. L’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (ISNIH) s’interroge sur « l’opportunité » de cette opération alors qu’une commission nationale sur l’internat et le post-internat (CNIPI) planche depuis un an et qu’une commission pédagogique nationale des études de santé (CPNES), où siègent des intervenants de la vie hospitalo-universitaire, doit bientôt se réunir. L’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) s’interroge quant à elle sur la « légitimité » de la mission Gaillard et déplore l’oubli de la médecine générale dans ses objectifs.
Voir ce qui marche à l’étranger.
Psychiatre et normalien de formation – il a été pendant un an en mobilité à l’Université de Cambridge –, le Dr Raphaël Gaillard est connu du landerneau médical pour avoir été vice-président de l’ISNIH et président de l’ISNCCA. Il s’est récemment illustré en dénonçant les conclusions d’un rapport de l’IGAS et de l’IGAENR qui préconisait de supprimer le clinicat et d’instaurer une année de séniorisation de l’internat (« le Quotidien » du 1er juillet 2010). Depuis qu’il s’est vu confier cette mission, le Dr Gaillard est resté discret mais il assure que sa mission n’est en aucun cas secrète. Il confie au « Quotidien » que les internes seront auditionnés en décembre par le groupe de travail d’une douzaine de personnes qu’il a constitué. Le 3e cycle et le post-internat ne sont pas les seules thématiques de réflexion de sa mission. Celle-ci est chargée de définir le métier hospitalo-universitaire et « son cadre est volontairement très ouvert », assure le Dr Gaillard, par ailleurs membre de la CNIPI et de la CPNES. « Il ne s’agit pas de faire scission mais de faire communiquer ses instances entre elles », ajoute-t-il.
A l’heure des classements internationaux des universités comme celui de Shangai, l’objectif de Valérie Pécresse est de valoriser la recherche biomédicale française sur l’échiquier international. « Le but est de voir ce qui marche et ce qui ne marche pas à l’international, aux États-Unis, en Angleterre, au Canada ou en Suisse et de s’en inspirer », commente le Dr Gaillard. En période de crise, la France a choisi avec le grand emprunt de renforcer son investissement dans la recherche. « Il nous faut répondre à ces enjeux », conclut Raphaël Gaillard, qui doit remettre sa copie à Valérie Pécresse avant la fin de l’année.
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