Quels sont les facteurs d’attractivité ou, au contraire, de « démotivation » en psychiatrie ? Pour mieux appréhender le quotidien des psychiatres du service public, le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) lance ce lundi « une enquête nationale sans précédent ».
Adressé aux 5 249 psychiatres qui exercent en CHU, CH, Espic ou EPSM – « syndiqués ou non » – le questionnaire en ligne vise à mesurer la pénibilité et les conditions de travail de ces spécialistes mais aussi à « recenser les leviers qui pourraient être déclinés dans les établissements », indique le SPH. Les résultats seront analysés début mars.
« Gradient de pénibilité »
Les psychiatres publics sont invités à détailler leurs conditions d'exercice et leur ressenti – temps de travail, lits disponibles, envie de démissionner – mais aussi à définir un « gradient de pénibilité » estimé au quotidien, lié par exemple aux gardes ou à la surcharge de travail. La pénibilité intrinsèque à l’activité clinique – contraintes liées à l’isolement contention, risque de passage à l’acte hétéro-agressif – mais aussi à la gouvernance hospitalière et aux manques de moyens, est aussi questionnée.
Dans une seconde partie, le SPH revient sur les facteurs d’attractivité de la psychiatrie et questionne ses confrères sur d'éventuelles revalorisations. La sujétion de garde doit-elle être maintenue à 277 euros brut par nuit en semaine ? Faut-il attribuer l’indemnité d’activité de secteur et de liaison (IASL de 420 euros brut par mois) sans autre condition que d’exercer une mission clinique d’exercice public ? Autant de réponses qui pourront servir de socle aux prochaines revendications du syndicat.
Silence des tutelles
En novembre dernier, les représentants de la psychiatrie publique avaient alerté les autorités sur « une crise inédite ». Le 29 novembre, un appel à la grève avait été lancé par quatre organisations du secteur : SPH, USP (Union syndicale de la psychiatrie), SPEP (Syndicat des psychiatres d'exercice public) et IDEPP (Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique). Manque « criant » de lits d'hospitalisation complète, fermetures de centres médico-psychologiques, pénurie de personnel : « la discipline psychiatrique continue de traverser une crise sans précédent et ce, dans un silence assourdissant des tutelles », avaient écrit les syndicats.
Pour redorer la blason de la psychiatrie, le SPH demandait alors une augmentation de 25 % des salaires « à chaque échelon de la grille », afin que les rémunérations soient comparables à celle « d'autres métiers qui engagent leur responsabilité pénale ».
Enquête en ligne à retrouver ici
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