LE SCRUTIN pour désigner les représentants des médecins libéraux aux unions régionales des professionnels de santé (URPS) aura mobilisé les syndicats tout au long de l’année 2010. Ces élections sont à juste titre considérées comme la mesure la plus fiable de l’audience des organisations représentatives en médecine libérale.
La campagne 2010 aura eu une coloration presque exclusivement nationale et politique. À la défense des bilans des unions régionales de médecins libéraux (URML), les syndicats ont préféré l’affrontement, coup pour coup. Avec deux angles d’attaque principaux bien rodés : « l’échec » de ceux qui ont porté la dernière convention médicale et « l’aveuglement » de ceux qui ont soutenu la loi Bachelot.
La campagne a néanmoins permis d’aborder des dossiers jusque-là laissés en jachère : la retraite, le sort des MEP en mal de reconnaissance, les femmes médecins dont la protection sociale laisse encore à désirer, ou encore les spécialistes qui exercent sur plateaux techniques lourds.
Non sans d’innombrables bugs et dysfonctionnements (les médecins bretons devront revoter…), plus de 120 000 praticiens furent appelés à se prononcer par correspondance, jusqu’au 29 septembre, dans un des trois collèges (avec pour la première fois une section réservée aux plateaux techniques).
Proclamés le lundi 4 octobre, les résultats ont dessiné un nouvel échiquier. Principales leçons : la consolidation de l’axe CSMF/SML (55 % des suffrages totaux) contre la politique gouvernementale ; le succès des syndicats monocatégoriels dans leur collège (MG-France chez les généralistes, Le BLOC chez les spécialistes de plateaux techniques), et l’éparpillement du corps médical. Le fait marquant aura été le triomphe du BLOC chez les chirurgiens (57 % des voix), agrégation de plusieurs syndicats et constitué spécifiquement pour ce scrutin. À noter aussi le bon résultat du SML (deuxième force derrière la CSMF), la dégringolade de la FMF et la quasi-disparition du syndicat Alliance.
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