DE NOTRE CORRESPONDANT
UN BLOC DE CHIRURGIE CARDIAQUE fermera prochainement en Languedoc-Roussillon. Le Dr Martine Aoustin, directrice de l’ARS, est claire : « L’actuel schéma interrégional d’organisation sanitaire (Sios) prévoit trois implantations de chirurgie cardiaque en Languedoc-Roussillon. Or, nous avons quatre autorisations (...). Cette situation ne peut perdurer. Le futur Sios 2014-2018 ne peut pas ajouter une implantation supplémentaire. »
À ce jour, la chirurgie cardiaque est assurée dans quatre établissements : la clinique des Franciscaines à Nîmes, la clinique Saint-Pierre à Perpignan, le CHU et la clinique du Millénaire à Montpellier.
Hors de question pour l’administration de fermer la chirurgie cardiaque au CHU de Montpellier, le seul des quatre établissements à remplir le critère de 400 opérations annuelles. L’éloignement de Perpignan, à 1H30 de route de Montpellier, semble protéger Saint-Pierre. C’est donc entre les cliniques du Millénaire et des Franciscaines que le choix de l’administration devrait s’opérer.
Inquiétudes dans le Gard.
Aujourd’hui, c’est à Nîmes que l’inquiétude est la plus vive. Le directeur général d’Hexagone hospitalisation Sud-est, Patrick Giordani menace : « Sans la chirurgie cardiaque, c’est évident, nous devrons restructurer. On sent un lobbying assez fort au niveau de Montpellier. Nous sommes en train de réfléchir à un projet commun avec le CHU de Nîmes sur la chirurgie cardiaque pour qu’il dirige ses patients vers nous plutôt que le CHU de Montpellier. Ainsi nous serons largement au-dessus des 400 opérations. L’ARS le sait. Cela m’étonne qu’elle s’intéresse à un sujet qui ne pose pas de problème. » Cette version des faits est confirmée par l’établissement public gardois qui mène par ailleurs un partenariat public-privé avec cette même clinique dans le secteur de la neurochirurgie.
Dans un courrier, le président du conseil de surveillance du CHU de Nîmes (Gard) et sénateur-maire de la ville, Jean-Paul Fournier (UMP) en appelle à « l’union des parlementaires », majoritairement à gauche dans le département, pour le maintien de la chirurgie cardiaque dans le Gard – un service dispensé depuis 1988 par la Clinique des Franciscaines. « De nombreux indices laissent à penser que la pérennité de la chirurgie cardiaque dans le Gard est menacée au profit d’une répartition au seul profit de Montpellier qui concentrerait sur ce seul territoire deux des trois autorisations prévues en Languedoc-Roussillon », écrit le président du conseil de surveillance du CHU nîmois.
Arbitrage début 2014.
Le groupe Oc Santé – qui propose la chirurgie cardiaque depuis 1981 –, conserve, lui, davantage de discrétion sur le sujet. Il sait que dans un souci d’équilibre sur le territoire régional, et le risque de perte des savoir-faire sur le département du Gard, sa clinique, également en pointe sur la neurochirurgie et le viscéral, pourrait faire les frais du nouveau Sios en matière de chirurgie cardiaque. « La région est en plein boom démographique. Nous militions pour le maintien des quatre implantations, argumente le directeur de la clinique du Millénaire, Jean-Dominique Mouchard. Les quatre établissements ont développé leur activité. Nous atteindrons pour notre part 410 ou 415 opérations d’ici la fin de l’année. La cardio, en général, représente un tiers de notre activité. »
Le Dr Martine Aoustin affirme que le nouveau Sios, valable pour le Languedoc-Roussillon, Paca et la Corse, n’est pas encore arrêté. Sa communication pourrait intervenir au début de l’année 2014. Dans tous les cas, la fermeture d’un des blocs ne se fera pas avant du jour au lendemain. Des recours administratifs sont à prévoir.
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