EN FRANCE, quatre entrées en HAD sur cinq se font sur prescription hospitalière. Ce taux grimpe à 96 % pour l’HAD de l’AP-HP, qui, vue d’ailleurs, passe pour être hospitalo-centrée. Quarante infirmières de coordination sillonnent les services des hôpitaux de Paris pour faire connaître l’HAD « maison » (n° 2 en France avec 820 places, derrière « Santé service » et ses 1 200 places). Une stratégie payante : l’activité de la structure a progressé de 13 % l’an passé.
Certains médecins ont désormais le réflexe HAD, tel le Pr Olivier Dubourg, chef de la cardiologie à Ambroise Paré : « C’est un moyen de raccourcir les séjours. Le suivi des anticoagulants peut très bien se faire à domicile. Idem pour certaines suites postopératoires ». Prolongée à la maison, la prise en charge hospitalière peut être réinternalisée si l’état du patient se dégrade - à l’AP-HP, un quart des séjours en HAD se solde par un retour à l’hôpital.
L’hospitalisation à domicile, c’est « un hôpital autrement », résume Marie-Laure Loffredo, directrice de l’HAD de l’AP-HP. Un hôpital qui s’exporte partout, y compris dans les caravanes et les chambres d’hôtel. Le personnel - majoritairement infirmier - compose avec ce qu’il trouve sur place. Parfois, l’eau se trouve sur le palier.
Beaucoup d’idées reçues.
L’HAD prend en charge le pré et post-partum, les chimiothérapies, les pansements complexes... « Le potentiel chez l’enfant est énorme, complète Marie-Laure Loffredo. En tant que tel, l’HAD est un soin : chez eux, les patients mangent et dorment mieux ».
Le corps médical connaît parfois mal le concept. Des idées reçues ont la vie dure. L’HAD refuse tout. L’HAD n’est pas réactive. L’HAD est lourde au plan administratif. « Alors qu’en fait, l’HAD allège la prise en charge par les médecins traitants, puisque c’est elle qui coordonne tous les acteurs », observe Olivier Paul, délégué national de la FNEHAD (fédération nationale des établissements d’HAD). Dans certaines zones rurales, l’HAD est également un moyen de répondre à l’isolement des médecins. Prescrite en première intention, elle évite des hospitalisations inutiles.
Le coût moyen d’une journée en HAD s’élève à 197 euros, contre environ 750 euros pour un jour d’hospitalisation classique. Un argument en faveur de son développement mais la FNEHAD, malgré le discours volontariste des tutelles, est inquiète pour l’avenir. L’objectif de 30 000 places en 2018 fixé par la DGOS (il y en avait 12 000 en 2011) ne sera atteint que si l’HAD bénéficie d’un soutien financier, insiste Olivier Paul. En plus d’un coup de pouce tarifaire, la FNEHAD demande que les médicaments coûteux soient remboursés en sus. « Une poche de sang coûte 450 euros, trois fois plus que le tarif de la journée qui comprend également le paiement du personnel », illustre le délégué national.
Une journée d’hospitalisation à domicile avec un infirmier spécialisé
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