Co-fondé par le CHU de Toulouse et le CNES, le MEDES fête cet automne ses 30 ans au service de la médecine et de la recherche spatiales… Mais pas que. « Structure hybride entre l’espace et la santé », l'institut de médecine et de physiologie spatiales contribue par ses travaux auprès des astronautes à mieux comprendre les effets du vieillissement sur la population.
Située sur le site de l'hôpital Rangueil du CHU toulousain, la clinique spatiale de MEDES fait partie des trois structures européennes de ce type (avec deux autres en Allemagne et en Slovénie). Rebaptisée pour son anniversaire clinique spatiale René Bost (le premier directeur de l’institution), elle est en revanche la seule intégrée à un CHU et habilitée à mener des études en immersion sèche. Ce modèle permet de simuler au sol les effets de l'impesanteur sur le corps humain et d'anticiper pour mieux les minimiser leurs effets négatifs. Le MEDES s’appuie pour cela sur deux médecins en équivalent temps plein.
Depuis sa création, la clinique a mené 55 études cliniques (dont 25 études de simulation de l’impesanteur) et a assuré en 2017 le suivi de Thomas Pesquet lors de sa mission Proxima. Les thèmes de ces études se décident au sein du CNES et de l’Agence spatiale européenne (ESA) qui lancent des appels à projet. Les équipes médicales proposent alors leurs protocoles et sont classées au mérite. Les principaux sujets étudiés à Toulouse concernent l’adaptation cardiovasculaire et la sarcopénie.
Si un grand nombre d'expériences menées au sein du MEDES visent à entraîner et préparer les astronautes à leur départ, elles servent également à observer, enregistrer et analyser à des fins préventives et de santé publique les modifications physiologiques du corps humain.
« En l’air, la physiologie d’un astronaute ressemble à un vieillissement accéléré réversible et notre rôle est un peu celui de passeurs, car l’expertise acquise pour le suivi en vol sert ensuite dans des problématiques de santé publique », décrit ainsi le Dr Bernard Comet, spécialisé dans le suivi des astronautes.
Enjeu autour de l'ostéoporose
« Lorsque l’on met un volontaire dans un lit, on génère des mécanismes qui favorisent la chute de tension, enchérit le Pr Anne Pavy-Le-Traon, neurologue au MEDES rattachée au CHU. Le fait de mieux étudier ces mécanismes nous permet d’améliorer les connaissances pour le patient au quotidien. »
Au sein de la clinique spatiale, les médecins comparent aussi, grâce à un appareil de mesures d’architecture osseuse extrêmement précis, l’ostéoporose telle qu'observée dans l'espace et sur Terre. Le projet se nomme ERISTO.
Enfin, de nouvelles activités se développent autour du suivi des enfants souffrant de maladies chroniques et des patients âgés insuffisants cardiaques. Pour le Dr Arnaud Beck, directeur de recherche clinique au MEDES, il n’y a aucun doute : « la recherche spatiale contribue à une somme de petites pierres de connaissances au service des futurs patients ».
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