SEULEMENT quatre des 29 CHU sont dirigés par une femme - Paris, Nantes, Amiens et Metz. Le gouvernement, au nom de la parité, en veut davantage. Autre consigne : aucun DG de CHU ne doit avoir plus de 65 ans, ce qui libère plusieurs postes d’un coup.
À de rares exceptions comme Bordeaux et Toulouse, les CHU ne sont pas en bonne santé financière. Les chaises musicales qui se profilent sont un casse-tête pour le gouvernement qui doit composer avec les exigences des maires, des doyens, des médecins, des ARS...
À Marseille, il faut être doublement compatible pour piloter l’AP-HM : avec FO, le syndicat qui règne en maître sur la ville depuis l’après-guerre, et Jean-Claude Gaudin, le bouillonnant maire UMP. Les jeux sont faits. Jean-Paul Segade rejoint l’IGAS et sera remplacé début 2013 par Jean-Jacques Romatet, l’actuel DG du CHU de Toulouse. Pour remplacer Romatet à Toulouse, rien ne serait encore décidé.
À Lyon, des noms circulent pour remplacer Daniel Moinard, atteint par la limite d’âge et déjà parti. Le maire PS Gérard Collomb consulte tous azimuts. Les soutiens en haut lieu ne suffisent pas toujours. Ainsi le directeur de la Pitié-Salpêtrière, appuyé par Olivier Lyon-Caen, conseiller santé de Hollande (et ancien PU-PH de la Pitié), n’aurait-il pas convaincu Gérard Collomb, dont l’avis pèse lourd en raison de sa forte implication sur la transformation des Hospices civils. Les médecins lyonnais, eux, ne plébiscitent pas le DG du CHU de Nancy, Philippe Vigouroux. Le dernier nom sorti du chapeau est celui d’un DG d’ARS, Dominique Deroubaix : l’ancien n° 2 de l’AP-HP semble tenir la corde. Philippe Vigouroux pourrait quant à lui récupérer le CHU de Bordeaux, dont l’actuel DG Alain Hériaud se trouve poussé vers la sortie en raison de la fameuse limite d’âge.
Pour le CHU de Grenoble (sans pilote depuis la nomination de Jean Debeaupuis à la Direction générale de l’offre de soins), une femme est envisagée. Le poste aurait été proposé à Monique Ricomes, l’actuelle secrétaire générale de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), qui se rêverait plutôt aux Hospices civils de Lyon.
À noter, aucun candidat n’est issu du privé. Les nominations de DG de CHU se font par décret du président de la République. Marisol Touraine entend faire la preuve qu’elle est directement à la manœuvre sur un sujet sensible comme celui-ci.
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