Le CHU de Guadeloupe sort de la crise après deux mois et demi de grève

Publié le 19/09/2019

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Un accord a été trouvé mardi 17 septembre entre l'intersyndicale et la direction du CHU de Guadeloupe, paralysé depuis deux mois et demi par un mouvement de grève générale pour protester contre les conditions de travail du personnel, qui se sont dégradées depuis un incendie en 2017.

L'accord prévoit l'achat immédiat de matériel pour pallier les pénuries, de nouvelles dispositions en matière de ressources humaines comme l'organisation de concours pour la montée en compétences des agents, des créations de postes supplémentaires ainsi que des études de faisabilité pour envisager la relocalisation des services, tels que le pôle parent-enfant.

Plusieurs services avaient été déplacés dans les autres établissements de santé de l'île après un incendie majeur le 28 novembre 2017, comme les activités opératoires. D'autres services ont été délocalisés et réduits comme la maternité ou installés dans des espaces très insuffisants comme les urgences. Depuis, le CHU de Guadeloupe fonctionne depuis de façon perturbée, les locaux transitoires étant jugés inadaptés, selon le personnel.

Guerre de communication

Ces problèmes sont venus s'ajouter aux handicaps chroniques du CHU, notamment l'absence de maîtrise des dépenses que le directeur du CHU a voulu résorber dès sa prise de fonction (août 2018), avec un « plan de retour aux fondamentaux ». Il s'agit de 84 mesures, devant permettre de « rétablir les bases réglementaires de gestion d'un CHU digne de ce nom », selon la direction. Parmi ses bases, le codage correct des tarifications des actes pratiqués au CHU, l'utilisation d'un logiciel de gestion des stocks de médicaments à la pharmacie ou encore l'élaboration d'un règlement intérieur ou d'un tableau de suivi des départs à la retraite.

Un mouvement de grève générale, à l'appel d'une dizaine de syndicats guadeloupéens, avait débuté au CHU de Guadeloupe le 23 juillet, après un premier mouvement de grève aux urgences et à la maternité, pour dénoncer le manque de moyens humains et matériels, ainsi que la vétusté et l'exiguïté des locaux.

Depuis, la majorité des services fonctionnait en service minimum. Et les discussions s'étaient enlisées dans une guerre de communication.

Début août, plusieurs milliers de personnes avaient également défilé dans les rues de Pointe-à-Pitre pour soutenir le personnel en grève. Une seconde mobilisation, également très suivie, avait reçu le soutien de nombreux artistes locaux, qui ont appelé la population à descendre dans la rue.

(Avec l'AFP)
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Source : lequotidiendumedecin.fr