L’ÉVOLUTION des pratiques des internautes en matière de santé suscite l’intérêt des fournisseurs d’études. Spécialiste des études de marché en ligne, Lightspeed Research a interrogé 1 000 internautes en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Le résultat est éloquent : les Français préfèrent la consultation traditionnelle. 59 % des Français ont déjà lu des conseils santé et avis médicaux en ligne, contre 70 % des Anglais et des Allemands. Ils sont 50 % à préférer la consultation traditionnelle, quel que soit leur état de santé. En revanche, ils aimeraient communiquer par courriel avec leur médecin davantage qu’ils ne le font (8 % en ont eu l’occasion contre 19 % des Allemands et 14 % des Anglais) : pour la prise de rendez-vous (47 %), pour obtenir leurs résultats d’analyse (62 %), pour le renouvellement d’une ordonnance, pour le rappel des rendez-vous, des vaccins et des examens (68-69 %). La communication par courriel avec leur médecin les intéresse comme moyen de suivi médical ; 61 % voudraient pouvoir l’informer sur l’évolution de leur état de santé mais uniquement pour des problèmes sans gravité.
Un business florissant.
Seulement 3 % des personnes interrogées ont déjà acheté des médicaments en ligne, alors que cette proportion atteint 11 % en Grande-Bretagne et 47 % en Allemagne. Et 80 % des Français s’inquiètent de cette pratique, les médicaments n’ayant pas d’autorisation de mise sur le marché et pouvant être dangereux.
Une étude sur le marché des produits pharmaceutiques en ligne publiée en septembre par MarkMonitor, leader de la protection des marques d’entreprise, ne leur donne pas tort. Sur 3 000 pharmacies en ligne étudiées, seules quatre ont été certifiés par l’Ordre américain des pharmaciens (alors que 36 % des sites sont hébergés aux États-Unis et 13 % en Allemagne). Ces sites reçoivent en moyenne 42 000 visiteurs par jour pour un chiffre d’affaires annuel évalué à 11 milliards de dollars. Ils pratiquent jusqu’à 90 % de remise, ce qui n’est pas bon signe quant à la qualité des produits. Les ingrédients et les comprimés, à 49 % d’origine chinoise et 17 % d’origine indienne (l’origine est mentionnée dans 90 % des cas), sont vendus en vrac. Et les marques pharmaceutiques sont largement cybersquattées.
Pour six marques étudiées, on a relevé 19 163 domaines… Dans 75 % des cas, il s’agit de médicaments de confort.
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