La réglementation européenne sur les horaires bafouée

Les internes travaillent toujours 60 heures en moyenne par semaine

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Publié le 09/05/2016
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Malgré les rappels à l'ordre de Bruxelles et les engagements du ministère de la Santé, rien n'y fait.

Les internes travaillent en moyenne 60 heures par semaine, selon les résultats préliminaires de l'enquête lancée en mars par l'Intersyndicat national des internes (ISNI), dont « le Quotidien » a pris connaissance. Cette étude repose sur plus de 1 800 premières réponses, toutes spécialités et promotions confondues. Preuve que cette charge de travail est diversement perçue par les futurs médecins, la moitié des internes estiment qu'elle est « normale et acceptable », tandis que l'autre moitié la jugent « lourde et insupportable ».

Mais la situation ne s'améliore pas. Ce temps de travail est strictement identique à celui déclaré par les internes dans une précédente enquête de l'ISNI en 2012 (plus de 7 000 réponses traitées à l'époque).

6 % des internes assument une journée de travail après une garde

L'ISNI observe également que le repos de sécurité (instauré en 2002…) demeure très inégalement respecté par les établissements. Seuls 55 % des internes déclarent disposer systématiquement de cette plage libre complète de 11 heures après une journée de travail, tandis que 20 % affirment ne pas  en bénéficier (21 % en 2012). Pire : 6 % des futurs médecins enchaînent une journée complète à l'issue de leur garde !

L'ISNI réclame une nouvelle fois que les établissements qui bafouent la réglementation soient poursuivis et sanctionnés. « Il faut une tolérance zéro, explique son président Baptiste Boukebous. Il n'est pas normal que des services reposent uniquement sur des internes. Les internes ne doivent pas être indispensables à leur bon fonctionnement. »

Le syndicat des internes souhaite que le travail réalisé entre 48 heures et 60 heures soit « reconnu » avec un suivi plus scrupuleux des horaires. Cette reconnaissance devrait également être salariale mais « l'aspect financier passe au second plan », assure Baptiste Boukebous.

Christophe Gattuso

Source : Le Quotidien du médecin: 9494