Cela fait 6 mois que la clinique de Bonneveine, à Marseille, a été rachetée par le groupe Docte Gestio, spécialiste de l’immobilier (qui développe un secteur santé), particulièrement implanté à Montreuil, en région parisienne. Depuis, la clinique de Bonneveine est gérée par une association à but non lucratif, baptisée APATS Marseille (association de promotion d’un accès à tous aux soins), qui s’est engagée à garantir la pratique des tarifs opposables. « Nous sommes le seul établissement de secteur I de ce quartier avec prise en charge du tiers payant (...). Nous restons dans cette lignée », assure Fabrice Julien, le directeur de la clinique.
Redonner du souffle
La nouvelle entreprise gestionnaire s’est employée à restaurer la confiance avec les médecins, le personnel mais aussi les usagers attachés à cette structure de proximité.
Il lui a fallu établir un état des lieux de cette clinique à taille humaine. « Nous avons identifié un certain nombre d’atouts comme une implantation locale très forte ou la permanence de soins organisée, mais contre balancés par une gestion financière sans grande anticipation et un projet institutionnel et médical un peu faible. » Ce constat établi par le Dr Éric Bismuth, président de l’APATS Marseille et de la partie santé de Docte Gestio, est sans appel. Mais les ambitions demeurent. La direction bicéphale composée d’un gestionnaire et d’un médecin entend redonner du souffle à cet établissement. « Nous avons privilégié trois axes de travail, poursuit-il. D’abord réviser les charges de fonctionnement, en renégociant des contrats avec tous les fournisseurs mais aussi en internalisant certaines fonctions comme la restauration, ou la stérilisation. Deuxièmement, nous avons consolidé l’offre de soins ici en rachetant un certain nombre de matériels, qui n’étaient plus aux normes, ou proposant des offres nouvelles comme la chirurgie de l’incontinence. Enfin en positionnant l’établissement vis-à-vis de l’ARS et en renforçant la coordination des médecins. »
Les pertes sur les 6 derniers mois seraient moins importantes que prévues. « Les économies réalisées sur le fonctionnement ont permis de revenir à l’équilibre, Même s’il reste fragile. »
Quinze nouveaux contrats de médecins ont été signés. Des projets sont annoncés pour la création d’une unité de consultation non programmée avec les médecins du quartier, le développement de lits pour personnes handicapées et la réalisation d’une résidence senior sur ces terrains cédées par le Grand Conseil de la Mutualité pour 7 millions d’euros sur deux ans. « La mayonnaise est en train de prendre, assure encore Éric Bismuth. On a retourné la terre, on a mis les graines maintenant, il faut un peu de soleil. Il est trop tôt pour dire si la clinique Bonneveine est sauvée mais on peut penser qu’elle a un avenir au bout du tunnel. »
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