LE QUOTIDIEN : Saviez-vous que la situation est tendue en anesthésie au CHU de Bordeaux ?
OLIVIER VÉRAN : Non. Cela confirme que le problème n’est pas marginal, et que même de grands hôpitaux sont confrontés à des démissions de PH. Le danger, c’est une spirale de départs car la charge de travail s’alourdit pour ceux qui restent. En anesthésie-réanimation, le numerus clausus a été verrouillé si longtemps qu’il faudra une décennie pour stabiliser la situation. Le temps de compenser les multiples départs à la retraite à venir. En 2020, cela devrait aller mieux.
Comment rompre cette « spirale » d’ici là ?
Pour être attractif, l’hôpital public doit être extrêmement offensif. Première priorité : mieux rémunérer le début de carrière. Je propose de supprimer les premiers échelons de PH. Il faut développer le temps partiel. L’exercice médical temporaire, ce n’est pas une solution. Il faut aussi prendre en compte la pénibilité, valoriser ce que chacun apporte à son équipe. Aujourd’hui, des PH démissionnent, des équipes se disloquent, car des médecins font des choses qui ne sont pas reconnues. Le statut de PH est trop rigide. On ne l’entend pas suffisamment, mais les médecins veulent faire évoluer leur activité au fil de leur carrière. Décrocher le concours, évoluer à l’ancienneté et attendre la retraite, c’est terrible. Je sais ce que c’est, je l’ai vécu!
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne