DE NOTRE CORRESPONDANTE
ALORS QUE LA FRANCE s’engage plus avant dans la régionalisation de son système de soins, avec la mise en place prochaine des Agences régionales de santé, les dernières crises sanitaires montrent que la santé publique se détermine plutôt à l’échelon mondial. Les virus se jouent des frontières, tout comme les risques environnementaux. Dès lors, les politiques de santé déclinées à l’échelon régional ont-elles une pertinence ? C’est la question que pose l’Observatoire régional de santé du Nord-Pas-de-Calais pour sa deuxième journée de réflexion, organisée le 9 mars à Lille.
Partout dans le monde s’observent les mêmes phénomènes de maladies émergentes : la montée de l’obésité, l’augmentation des maladies chroniques, en raison de comportements aujourd’hui très mondialisés. De même, les accidents industriels – de type Tchernobyl – ou environnementaux ont des conséquences sur la santé qui dépassent largement les frontières nationales.
« Aujourd’hui, la maîtrise de nombreux risques relève de l’Organisation mondiale de la santé, explique le Pr Jean-Louis Salomez, président de l’ORS. L’utilisation de produits chimiques dangereux, le recours aux hormones dans l’alimentation, les additifs alimentaires, toutes ces pratiques ayant un impact sur la santé sont régies par des règles commerciales internationales. Le marché du médicament lui-même est aujourd’hui mondialisé, tout comme commence à l’être celui des services à la personne, avec l’arrivée en force des fonds de pension dans le secteur médico-social. Dansce contexte, la place des politiques régionales de santé est à redéfinir. »
L’échelon local a-t-il encore une pertinence alors que nous évoluons dans un paradigme international ? Comment préserver la dimension territoriale et les particularismes régionaux ? Telles sont les questions qu’aborderont le Pr Antoine Flahaut, directeur de l’École de hautes Études en santé publique, et Yves Lacoste, géographe et professeur à paris VIII, lors de ce débat public organisé à Lille le 9 mars prochain.
Nouveau Siècle, Place Mendès-France à Lille, de 9 à 12 heures.
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