« L’AME n’est pas un chèque en blanc versé aux personnes étrangères », recadre le DG de l’AP-HM

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Publié le 30/10/2024
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Le directeur de l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) François Crémieux s’est exprimé sur l’actualité hospitalière au micro de France Info le 30 octobre.

François Crémieux, directeur général de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille

François Crémieux, directeur général de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille
Crédit photo : AP-HM

L’alignement du nombre de jours de carence des fonctionnaires en général et des agents hospitaliers en particulier sur le privé est une idée qui est loin de séduire François Crémieux. Interviewé par France Info le 30 octobre, le directeur général de l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille a expliqué dans quelle mesure cette proposition du gouvernement de passer de trois à un jour n’est pas justifiée. S’appuyant sur un rapport récent de l’Igas, le patron de l’AP-HM a rappelé que l’absentéisme à l’hôpital public est « le même » que dans les cliniques, en moyenne autour de 18 jours par an. Mais contrairement au privé, a-t-il insisté, il est impossible au secteur public hospitalier de « réguler l’activité », c’est-à-dire de la réduire en fonction du nombre d’absences.

Sur la réforme de l’aide médicale d’État, marotte du nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, le directeur hospitalier rejoint la position plus tempérée de la ministre de la Santé, la Dr Geneviève Darrieussecq. Selon lui, ce dispositif « permet de financer les soins qui sont prodigués par nos médecins, y compris dans les quartiers difficiles comme ceux [du] Nord [de Marseille], qui sont alors rémunérés par l’AME quand ils prennent en charge des étrangers. Ce n’est pas un chèque en blanc qu’on donne à des personnes étrangères et qui en font ce qu’ils veulent ».

Dans le cadre du PLFSS, le gouvernement souhaite également réguler le transport hospitalier. Sur ce sujet, François Crémieux, qui se dit d’accord avec ce principe, souhaite recruter plus de postes partagés de médecins qui exerceraient à la fois à l’hôpital de Martigues et à l’AP-HM, afin d’éviter à ces patients des déplacements inutiles. « L’un des nos enjeux sera dans le futur de renforcer le pouvoir d’action à l’échelle territoriale, a-t-il expliqué. Je me rends compte à quel point l’organisation des soins en Paca et spécifiquement dans les Bouches-du-Rhône doit être du cousu main entre la ville et l’hôpital, entre les hôpitaux publics, sur l’organisation des transports. »

185 patients aux urgences de l’hôpital Nord

Reste la problématique des urgences. À Marseille, le nombre de passages à l’hôpital Nord est passé de 120 à 185 par jour cet été. L’AP-HM a répondu à deux niveaux. D’une part, des travaux ont été réalisés pour agrandir la salle d’attente. D’autre part, l’établissement a fait le forcing pour recruter plus de médecins et plus de paramédicaux. Dans le même temps, à l’hôpital de la Timone, le nombre de patients a été stabilisé, « grâce à la présence de médecins libéraux qui ont structuré une maison médicale de garde à l’intérieur des urgences », a expliqué François Crémieux.

Sur l’attractivité, un réel regain est constaté par le directeur de l’AP-HM. Cela est dû au Ségur de la santé qui a permis de mieux revaloriser les professionnels, a-t-il analysé. Les choses sont donc en train de se stabiliser aujourd’hui, avec un retour « quasiment au plein-emploi cet été à Marseille et une situation nettement plus sereine que récemment ». Toutefois, des tensions persistent sur les Ibode, les techniciens de laboratoire, les kinésithérapeutes. Quant à l’endettement de l’AP-HM, le déficit continue de se creuser en 2024 de 75 à 80 millions d’euros supplémentaires. Pourquoi ces tensions financières ? « Les hôpitaux ont chèrement payé l’inflation en 2023 et 2024 », a conclu François Crémieux.


Source : lequotidiendumedecin.fr