Jeudi 18 juillet avait lieu au ministère de la Santé la première réunion du Conseil supérieur des personnels médicaux, odontologistes et pharmaceutiques (CSPM), nouvelle instance syndicale élue pour la première fois lors des dernières élections professionnelles des praticiens hospitaliers (PH). Si la convocation n'avait pour seul ordre du jour que l'installation des quinze élus qui composent le CSPM, certains syndicalistes en ont profité pour réclamer avec force l'ouverture de négociations statutaires avec le ministère.
Composé de 15 PH élus répartis en trois collèges (hospitalo-universitaires, PH titulaires et PH contractuels), de 7 représentants de la Fédération hospitalière de France (FHF) et présidé par Monique Ricomes, ancienne directrice de l'agence régionale de santé (ARS) Hauts-de-France, le CSPM a vocation à jouer un rôle majeur pour les PH dans les années à venir. La structure a en effet pour mission d'examiner tous les textes législatifs relatifs au statut ou à l'exercice médical hospitalier. Mais à l'issue de cette première réunion, les élus semblaient être restés sur leur faim.
Négociations avec le gouvernement
Contacté à l'issue de cette réunion par le « Quotidien », le Dr Renaud Péquignot, vice-président d'Actions praticiens hôpital (APH), explique avoir profité du temps de propos liminaires qui lui était accordé pour demander l'ouverture rapide de négociations statutaires entre les syndicats de PH et le ministère. Le gériatre en fait une priorité face à « l'énorme problème de santé de l'hôpital public aujourd'hui ».
Quelques jours plus tard, dans un communiqué commun l'alliance APH et Jeunes Médecins (majoritaire dans deux collèges) réitérait son appel. « APH et Jeunes Médecins veilleront à ce que des mesures efficaces soient prises avant la fin de l'année, faute de quoi ils appelleront à la mobilisation de tous les praticiens », menacent-ils.
Interrogé au sortir de la réunion, le Dr Rachel Bocher, présidente de l'Intersyndicat national des PH (INPH), faisait le même constat et la même demande que ses ex-adversaires : « les gens sont exaspérés, épuisés et en colère, l'hôpital public ne tiendra pas si l'on n'engage pas rapidement des négociations statutaires avec le gouvernement et la ministre de la Santé ». Une manière aussi pour la psychiatre nantaise de rappeler son scepticisme quant à l'intérêt du CSPM. « Le CSPM est simplement là pour regarder les textes, laissons-lui ce rôle et créons à côté une vraie négociation », propose-t-elle.
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