Pas moins de cinq centrales syndicales (CGT, FO, CFDT, SUD, CFE-CGC), l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), trois collectifs de soignants (inter-urgences, inter-hôpitaux, printemps de la psychiatrie) et une organisation d'usagers (Coordination nationale) se sont réunis ce jeudi 10 octobre à Paris pour une conférence de presse exceptionnelle. Les dix organisations ont annoncé faire « front commun » pour défendre l'hôpital public et proposent un calendrier d'actions.
« Nous soutenons tous les mouvements actuels et partageons un socle commun de revendications », a attaqué Mireille Stivala, secrétaire générale de la Fédération de la santé et de l'action sociale CGT. Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) sera débattu à l'Assemblée nationale à partir du 22 octobre, les dix organisations demandent un ONDAM « à 5 % minimum », le recrutement « immédiat » d'effectifs supplémentaires, des augmentations salariales ainsi que l'arrêt des fermetures de lits.
« Il y a une convergence de pensée entre nous tous », s'est félicité le Dr Patrick Pelloux, président de l'AMUF. « On espère qu'il y aura l'envie de concrétiser un moment très fort et taper du poing sur la table », a-t-il poursuivi.
Journée hôpital mort
D'une même voix, les structures appellent à manifester avec les pompiers mardi 15 octobre et prévoient une journée d'action baptisée « Hôpital mort » au mois de novembre. La date et les modalités d'action précises seront fixées dans une prochaine réunion.
« Il faut imaginer d'autres formes d'action », prévient le Dr Christophe Prudhomme, porte-parole de l'AMUF. « On ne peut pas continuer à se mettre en grève avec un badge », tempête l'urgentiste du SAMU 93.
Le Pr André Grimaldi, représentant du tout récent collectif inter-hôpitaux envisage, pour les médecins, une « grève du codage ». Sa proposition devra être votée par la première assemblée générale de son mouvement qui se tient ce même soir à Paris.
Alors que près de 270 services d'urgences sont en grève partout en France, cette union sacrée vient affirmer la volonté du collectif inter-urgences d'étendre la grogne au reste de l'hôpital. « Il faut saluer le combat héroïque de l'inter-urgences », a applaudi le Dr Pelloux.
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