C’est un deal historique qui devrait mettre un terme à un conflit non moins historique. Après la plus longue grève jamais vécue à l’hôpital, suivie d’une crise sanitaire sans précédent, il était indispensable pour les pouvoirs publics d'agir. Le gouvernement ne pouvait pas échouer sur le Ségur de la santé. Et il a mis les moyens (plus de 8 milliards d'euros) pour y arriver, le nouveau premier ministre s’invitant dans la négociation la semaine dernière pour remettre au pot...
Le calme devrait revenir à la rentrée dans les établissements. Au moins pour un moment, car on aurait tort de déduire de cet accord que tout est résolu. D’abord parce que le protocole ne fait pas l’unanimité parmi les syndicats. Ensuite, parce que plusieurs problèmes de fond demeurent. Même si un volet investissement est prévu, ce ne sera sans doute pas assez au regard des besoins de modernisation des établissements, si l’on en juge par notre dossier de cette semaine. De même, les revalorisations salariales dans la fonction publique hospitalière et chez les médecins ne parviendront pas à solder les lancinantes difficultés de recrutement dans certains hôpitaux que la crise démographique aggrave chaque jour davantage. Et c’est pour ne rien dire de la question des restructurations toujours d’actualité ! En temps de Covid, mieux vaut éviter ce sujet – l’ex-patron de l’ARS Grand Est l’a appris début avril à ses dépens – mais ce serpent de mer resurgira à son heure.
Enfin, la refonte de la gouvernance territoriale du système de santé et celle des relations ville/hôpital se sont imposées comme des sujets incontournables pendant la crise. Il faudra là aussi faire des propositions audacieuses pour ne pas laisser retomber le soufflé. De leur côté, les libéraux entameront dès la rentrée des négociations qui s’annoncent également serrées avec le nouveau patron de la CNAM. Les grandes vacances seront studieuses...
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne