L'effet de rattrapage des mesures du Ségur de santé de juillet 2020 a bien eu lieu, mais de façon inégale à l'hôpital.
Selon une étude de la Drees publiée ce mercredi, le salaire net moyen dans la fonction publique hospitalière (FPH) a bondi de 5,9 % en euros constants en 2020, à hauteur de 2 463 euros pour les agents (en équivalent temps plein, ETP), moyenne qui intègre les salariés des personnels des hôpitaux et des établissements médico-sociaux publics (fonctionnaires, contractuels, etc.). En tout, 1,1 million de personnes sont concernés.
Pour les seuls « personnels médicaux », la hausse est deux fois moindre (+2,6 %), pour un salaire net moyen de 5 870 euros (contre 5 704 euros l'année précédente). Dans les statistiques du ministère, cette catégorie inclut les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes hospitaliers mais pas les internes ni les externes. Et pour les PU-PH, seule la part de rémunération liée à l'activité de soins est comptée.
Effet prime Covid et complément indiciaire
Pour l'ensemble des agents de la FPH, ce salaire net moyen ETP de 2 463 euros par mois traduit « la plus forte croissante depuis dix ans », souligne la Drees. L'augmentation s'explique notamment par la prime exceptionnelle Covid d'un montant compris entre 500 et 1 500 euros, exonérée de cotisations et d'impôt, qui a été versée en 2020 à quatre agents sur cinq. De surcroît, à la suite des accords du Ségur, les salaires des personnels non médicaux ont bénéficié d'un coup de pouce (complément de traitement indiciaire) de 90 euros à partir de septembre, porté à 183 euros à partir de décembre.
Quant aux personnels médicaux (5 870 euros net en moyenne, soit un peu plus de 7 000 euros brut), une partie d'entre eux ont bénéficié de la revalorisation à l'automne de l'indemnité d'engagement de service public (IESPE), rappelle l'étude. Leur salaire est en moyenne nettement plus élevé que celui des agents de la FPH mais il augmente « plus modérément ». L'étude précise d'ailleurs que les tous les niveaux de l'échelle salariale augmentent en euros constants en 2020, « avec une hausse moins forte dans le haut de la distribution » (les primes et augmentations représentant une part moins élevée pour les hauts salaires).
Inégalités
En 2020, le salaire net en équivalent temps plein des femmes dans la fonction publique hospitalière s’élève en moyenne à 2 344 euros par mois, soit 19,1 % de moins que celui des hommes (2 896 euros). « Cet écart, en baisse de 1,5 point sur un an, traduit principalement des répartitions différentes des femmes et des hommes selon les métiers (catégorie hiérarchique, statut, filière d’emploi), précise la Drees. Ainsi, alors que 78 % des agents sont des femmes, elles ne représentent que 52 % des personnels médicaux mais 89 % des aides-soignants ».
À statut donné identique, les écarts salariaux femmes/hommes persistent puisque les femmes gagnent 1,3 % de moins parmi les fonctionnaires et 7,6 % de moins parmi les contractuels. Au sein des personnels médicaux, l'écart de rémunération – significatif –entre les femmes et les hommes atteint 15,2 % et s'explique par la pyramide des âges (les femmes étant plus jeunes dans cette catégorie).
À l'hôpital public, les disparités salariales restent mesurées (comparativement à ce qui existe dans le secteur privé ou le monde de l'entreprise par exemple) : en bas de l'échelle, les 10 % de salariés les moins rémunérés perçoivent un salaire net mensuel « d’au plus 1 600 euros » (premier décile) quand les 10 % les mieux lotis gagnent « au moins 3 400 euros ».
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