Loin des grands CHU qui disposent de leur propre structure de simulation, ou des hôpitaux qui organisent des formations de façon exceptionnelle, le centre hospitalier Comminges Pyrénées, situé à Saint-Gaudens au sud de Toulouse, déploie depuis trois ans des formations récurrentes basées sur la simulation médicale in situ, ciblant les services à risque.
« C’est un événement indésirable survenu à l’hôpital qui a été le point de départ, se souvient le Dr Nicolas Longeaux, président de la CME de l’établissement. Nous nous sommes réunis et avons pris conscience en équipe des difficultés de prise en charge lors d’événements à risques très rares comme un arrêt cardiaque inopiné au bloc, ou une hémorragie de la délivrance… »
L’équipe médicale a privilégié les services les plus exposés : le bloc, les urgences, la maternité et la réanimation et y organise des formations d’équipes en simulation. « Ce qui est atypique chez nous, c’est que les formations sont très fréquentes. Nous avons déjà organisé 7 à 8 séances auxquelles 35 des 80 médecins de l’établissement ont participé », évalue le Dr Longeaux.
Jeux de rôles
Pour chaque formation, l’établissement s’appuie sur l’expertise du collège des hautes études en médecine (CHEM). L’équipe se réunit la veille, prend connaissance du thème et passe une évaluation pré-test avant de résoudre pendant trois jours des cas concrets en lien avec le scénario : un accouchement difficile, la prise en charge et la réanimation d’un nouveau-né… « La moitié de l’équipe intervient auprès du mannequin qui parle et respire, l’autre moitié regarde la retransmission vidéo et à la fin du scénario, on débriefe », décrit le médecin.
Dynamique
Intérêt de ces formations in situ ? « Elles permettent des actions correctives sur des procédures locales en lien, par exemple, avec du stockage de matériel ou des process peu fluides. Nous entraînons les gens à partager le problème à haute voix pour que tout le monde en profite », décrit le Dr Morgan Jaffrelot, médecin urgentiste et directeur des programmes de simulation en santé au CHEM.
Du côté des médecins, la dynamique a pris. « Au départ, il y avait des réticences de la part du corps médical mais très rapidement le bouche-à-oreille a été favorable et aujourd’hui les retours sont extrêmement positifs, salue le Dr Nicolas Longeaux. Ce qui séduit, c’est que l’on n’est pas dans le jugement mais plutôt dans le partage d’équipe : du chirurgien jusqu’à l’assistant, tout le monde joue le jeu. »
L’établissement proposera dès 2019, à la demande des urgentistes, une formation sur la communication d’urgence auprès des familles.
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