COFONDATEUR du Mouvement de défense de l’hôpital public (MDHP), cosignataire du « Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire », le Pr André Grimaldi, 68 ans, reprend la plume dans un ouvrage intitulé « La santé écartelée, entre santé publique et business » (Éditions Dialogues).
L’endocrinologue met en garde contre les dérives d’une médecine « industrielle ». Le Pr Guy Vallancien est également épinglé, pour avoir rédigé un rapport « qui visait à transformer l’hôpital public en clinique privée à but lucratif, se débarrassant de ses précaires, de ses sujets âgés, de ses patients chroniques, pour se concentrer sur la haute technicité ». Une pique est réservée au Dr Michel Chassang, président de la CSMF, qui s’est « prononcé pour la convergence tarifaire entre les hôpitaux publics et les cliniques commerciales ». « Ainsi (...) le représentant de la médecine libérale s’allie aux puissances financières représentées par les assurances et les chaînes de cliniques commerciales pour combattre l’hôpital public ».
Pourfendeur de l’« hôpital-entreprise », André Grimaldi revient sur ses échanges, sourds, avec Roselyne Bachelot et Nicolas Sarkozy. Il se remémore la manifestation parisienne de mars 2009, en plein débat sur HPST. Qualifiée de « surréaliste », une réunion à l’Élysée a marqué l’esprit des PU-PH présents (le Pr Grimaldi n’en était pas). Nicolas Sarkozy aurait « tancé » Roselyne Bachelot et son directeur de cabinet avant de convier Carla Bruni autour de petits fours.
L’avenir s’annonce-t-il meilleur ? Le Pr Grimaldi reste sur ses gardes. Point de salut, estime-t-il, sans mesures courageuses : le contrôle strict du secteur privé à l’hôpital (pas sa suppression), la fin des « abus de pouvoir des politiques », en particulier à l’AP-HP, une refonte de la politique du médicament... Bref, un coup d’arrêt à la « privatisation rampante » du système de santé français. En cela, l’avenant 8 entre la Sécu et les médecins libéraux est « plutôt inquiétant », conclut le Pr Grimaldi.
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