Pour la quatrième année consécutive, le magazine américain « Newsweek » dresse son palmarès des 250 meilleurs hôpitaux du monde. Et cette année, pour la première fois, un établissement français vient d'intégrer le top 10. L’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) se place ainsi au 7e rang du classement mondial, derrière les mastodontes américains comme la Mayo Clinic à Rochester dans le Minnesota, classée cette année encore tout en haut du podium. L’établissement situé dans le 13e arrondissement parisien se positionne par ailleurs à la 3e place des meilleurs hôpitaux spécialisés en neurologie au monde.
Entre 2021 et 2022, la Pitié-Salpêtrière grimpe ainsi de quatre marches. « Newsweek » place aussi en 18e position l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), puis, loin derrière, le CHU de Lille en 47e place. L’hebdomadaire new-yorkais dresse par ailleurs un palmarès des meilleurs établissements, par pays. Après la Pitié-Salpêtrière, Georges-Pompidou et le CHU de Lille, le CHU de Bordeaux Pellegrin et l’hôpital Saint-Joseph à Paris viennent intégrer respectivement la 4e et 5e position du classement français. Pour mémoire, le classement annuel du magazine « Le Point », en octobre dernier, avait mis dans son quintés dans l'ordre des meilleurs hôpitaux public les CHU de Bordeaux, de Lille, de Toulouse, de Nancy et de Strasbourg, la Pitié-Salpêtrière étant classée en n° 8.
Avec ses plus de 3 000 établissements de santé, la France arrive en 4e position des pays les plus représentés dans le palmarès américain. « Les États-Unis sont en tête avec 33 hôpitaux, suivis de l'Allemagne avec 14, de l'Italie et la France avec 10 chacun et la Corée du Sud avec huit », précise ainsi « Newsweek ».
Méthodologie en trois volets
Pour dresser ce palmarès, le magazine américain, en partenariat avec la plateforme de d'analyse de données « Statista », a établi une méthodologie en trois volets, différente de celle du « Point » dont les journalistes se concentrent sur l'analyse des données issues du PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d'information). Dans la méthode américaine, la première partie repose, en effet, sur un sondage en ligne adressé à 80 000 experts médicaux de 27 pays, invités à recommander des hôpitaux de leurs propres pays, ainsi que des établissements étrangers. Pour éviter tout conflit d'intérêts, « les recommandations pour son propre employeur/hôpital n'étaient pas autorisées », précise « Newsweek ». Ainsi, 85 % des répondants étaient des médecins, 8 % des paramédicaux et 7 % des membres de directions hospitalières.
À l’avis des professionnels étaient ajoutés les résultats d’enquêtes sur l’expérience patients, issus d'études publiques menées par différents organismes locaux. En France par exemple, les recueils de la Haute autorité de santé (HAS) mesurant l’expérience et la satisfaction des patients dans les établissements ont été analysés.
Enfin, et surtout, « Newsweek » s’est basé sur des indicateurs de performances médicales pour chaque hôpital, provenant, là encore, des autorités locales. Pour la France, neuf critères ont été retenus, basés sur les données de qualité et de sécurité éditées par la HAS. Par exemple : le respect des droits des patients, la gestion des médicaments, les risques infectieux y compris l’utilisation adaptée des antibiotiques, la gestion des urgences médicales - intégrant notamment le fait d’avoir des professionnels formés à l’accueil et au tri des patients aux urgences -, ou encore la sécurité des patients en endoscopie ou l’organisation des blocs opératoires.
Excellence hospitalière
Ces indicateurs médicaux comptaient pour 30 % du score final attribué à l’établissement contre 15 % pour l’expérience patient et 55 % pour les recommandations par les pairs. Puis, « les classements préliminaires ont été envoyés à un réseau international de journalistes médicaux pour vérifier leur plausibilité, un conseil mondial d'experts médicaux renommés a validé le classement », détaille finalement l’hebdomadaire américain.
« De nombreuses institutions médicales ont dû faire face à des défis au cours de la pandémie, mais ce qui distingue les principaux hôpitaux du monde, c'est leur capacité continue à fournir des soins aux patients de la plus haute qualité et à mener des recherches médicales essentielles alors même qu'ils se concentraient sur la lutte contre le Covid, félicite Newsweek. La constance dans l'excellence est la marque de fabrique de ces institutions. »
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