La clinique Saint Brice (Seine-et-Marne) a-t-elle gonflé son nombre d’anesthésistes en exercice pour éviter la fermeture de son bloc opératoire ? C’est ce qu’affirme France Info dans une enquête diffusée le 16 août.
Ce matin, le groupe privé AVEC, propriétaire de l’établissement depuis 2018, « dément formellement les affirmations » publiées selon lui « sans aucune vérification ». Dans un communiqué, il précise avoir « saisi son conseil en vue de déposer plainte contre X pour faux, usage de faux et diffamation ».
Dans son enquête, France Info révèle que la clinique Saint Brice a été contrainte de cesser son activité interventionnelle au mois de juillet, sur décision de l’ARS d’Île-de-France, en raison de la pénurie d’anesthésistes. « L’organisation actuelle du secteur anesthésique conduit à la présence d’un seul médecin anesthésiste de façon constante en matinée, et avec une fréquence non identifiable l’après-midi », constate l’ARS, alors que la réglementation lui impose d’avoir en permanence deux médecins.
Planning maquillé entre janvier et juin 2022
Cette pénurie d’effectif remonterait en réalité au début de l’année 2022, affirme France Info, mais la clinique aurait trafiqué les plannings du bloc opératoire de janvier à juin 2022 pour masquer ses difficultés.
Certains praticiens figurant sur ces documents n’auraient jamais exercé à la clinique aux périodes mentionnées. L’un d’entre eux aurait même été payé par la direction de l’établissement pour figurer sur ces plannings. France Info s’appuie sur plusieurs témoignages de soignants, qui auraient alerté l’ARS sur cette situation illégale.
Dans son communiqué, le groupe AVEC remet en cause ces témoignages, estimant qu’il s’agit de manœuvres de la part de certains professionnels de la clinique qui auraient tenté d’« obtenir sans succès […] des conditions avantageuses pour leur exercice ». Ils « tentent sans doute, par l’usage du dénigrement de dégrader l’image de la clinique Saint Brice et du Groupe AVEC », affirme la société. Interrogée par France Info, l’ARS indique que « la phase dite contradictoire est encore en cours. En fonction des résultats de cette phase, des sanctions sont possibles ».
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