Début 2018, encore 40 % des Français et 15 % de médecins généralistes ignoraient l'existence de la loi Leonetti-Claeys sur la fin de vie du 2 février 2016, malgré une première campagne d'information du centre national sur la fin de vie et les soins palliatifs (CNSPFV), fin 2017.
Le Centre relance donc, avec l'appui du ministère de la Santé, une deuxième campagne à destination du grand public - en particulier, les 50-70 ans - et des professionnels de santé, qui reprend le même slogan : « la fin de vie, et si on en parlait ? », et le même spot télévisé, diffusé du 14 octobre au 15 novembre sur les chaînes du groupe France Télévision et BFM TV. « Mieux vaut répéter le message et capitaliser sur le succès de la première campagne que d'en choisir un autre », a justifié la Dr Véronique Fournier, présidente du CNSPFV. Les soignants sont ciblés, eux, via des partenariats avec le « Quotidien du médecin », « aide-soignant.com », « infirmiers.com » et « Vidal News ».
La présence digitale de la campagne est renforcée grâce à une chaîne youtube diffusant des vidéos d'experts, l'animation de la page facebook du site du centre, des newsletters, et du sponsoring sur tweeter.
Quant au site du centre national, il fait peau neuve, se voulant Le portail d'information rassemblant toutes les informations sur les questions de fin de vie et de soins palliatifs. Il rassemble ainsi des contenus sur les droits, les démarches, les pratiques (avec des annuaires), l'actualité, mais aussi les travaux de la Haute autorité de santé (en particulier le guide sur la sédation profonde et continue), ainsi qu'une rubrique sur des situations de fin de vie très concrètes (cancer, AVC, Alzheimer, parkinson, maladie de Charcot, réanimation, pédiatrie, etc.), rubrique pensée en réponse aux requêtes des internautes.
Aider les médecins à ouvrir le dialogue
Les médecins trouveront sur une partie du site qui leur est dédiée non seulement des informations et fiches techniques, mais aussi des outils de communication (guide, affiche, carte postale) à diffuser dans leurs cabinets pour sensibiliser leur patientèle. Ils pourront prochainement y voir des vidéos mettant en scène des dialogues entre médecins et patients sur la fin de vie, sujet toujours délicat à aborder, ainsi qu'un MOOC en 2019.
« Le site vise à donner des informations et à faire mieux connaître les droits des malades (36 % des médecins méconnaissent les directives anticipées de façon détaillée). Mais pas seulement. Il veut aider les médecins à ouvrir un dialogue et à trouver le bon moment et la bonne manière pour évoquer le sujet avec les patients », explique la Dr Valérie Mesnage, neurologue et membre du Centre. « Le risque, c'est de mal se servir des outils (comme les directives anticipées) ; d'en faire une check-list à remplir », souligne-t-elle.
Plus largement, « la campagne n'a pas pour objectif de forcer tout le monde à réfléchir à la fin de vie, mais elle entend donner des éléments de réflexion à ceux qui le souhaitent », précise la Dr Véronique Fournier.
Permettra-t-elle de faire reculer les inégalités territoriales, au cœur du constat partagé selon lequel « on meurt toujours mal en France » ? « C'est un défi, reconnaît Véronique Fournier. C'est pourquoi nous cherchons à toucher les relais des personnes âgées et que nous travaillons avec les EHPAD et les associations présentes sur le terrain ».
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