AU CŒUR des enjeux de santé publique, les maladies chroniques sont encore mal connues des Français. Le sondage* commandé par la FHP-SSR le confirme : seul un Français sur deux (52 %) s’estime bien informé en matière de dépistage et de comportements préventifs à adopter. Les trois quarts des personnes interrogées disent pourtant redouter la survenue d’un cancer. Les deux tiers craignent de développer une maladie cardio-vasculaire ou neurologique. Les femmes et les seniors, surtout.
Les malades eux-mêmes expriment des regrets : 42 % d’entre eux ont le sentiment de n’être pas suffisamment éclairés sur leur pathologie et leur prise en charge, et 37 % ne s’estiment pas assez suivis par l’équipe médicale. Le manque de suivi psychologique est largement dénoncé.
Entre découragement, sentiment de solitude, problèmes professionnels et financiers, le quotidien des patients chroniques est semé d’embûches. Un malade sur trois rencontre des problèmes d’accès aux structures de soins de suite et de réadaptation. Pourtant, rebondit la FHP-SSR (qui regroupe 460 cliniques du secteur), « la prise en charge globale des patients dans les établissements spécialisés en SSR est l’aide la plus privilégiée pour les personnes atteintes de maladie chronique ». Les patients réclament également des aides à domicile, des formations pour leurs proches, des actions pour éviter les rechutes, et la mise en place de groupes de parole.
Mauvais coup tarifaire.
La FHP-SSR veut croire que l’enquête apporte de l’eau à son moulin. Son congrès annuel réunira plusieurs centaines de professionnels du secteur, chefs d’établissement, médecins, cadres. Cette année, l’actualité tarifaire est au cœur des préoccupations. « La baisse de 0,9 % de nos tarifs est un mauvais coup porté au secteur, explique Théodore Amarantinis, délégué général de la FHP-SSR. Il s’agit de la première baisse depuis 2006, qui ne se justifie par rien du tout. La tarification à l’activité devrait être mise en place en 2016. Et aux dernières nouvelles, la convergence des tarifs entre le public et le privé ne sera pas immédiate. Débuter la période de transition par une baisse tarifaire et deux échelles de coûts distinctes, l’une pour le public, l’autre pour le privé, peut nuire au partenariat constructif que nous avons mis en place avec les pouvoirs publics. Et entraîner la fermeture de structures privées SSR ».
* Sondage mené en avril par Ipsos / CGI auprès de 1004 Français.
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