CELA fait des mois, des années, que la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) ferraille avec les médecins libéraux pour leur faire accepter certaines évolutions. Son nouveau projet médical tient en quelques pages. Il appelle les médecins à faire la transparence sur leurs résultats et leurs tarifs.
Centrées sur ce thème, les rencontres 2009 de la FHP ont permis à chacun de s’exprimer. Et d’aborder les sujets qui fâchent. Puisque la loi Bachelot redistribue les missions de service public aux hôpitaux comme aux cliniques, « il faut que les médecins exerçant en clinique y trouvent leur compte économique, mais il faut aussi qu’ils s’impliquent », expose le Dr Richard Bataille, président de la commission « Relations avec les médecins » de la FHP. Le Dr Bataille prévient : « Il va falloir parler des contrats et de la rémunération ».
De consensus entre les cliniques et leurs praticiens, il n’est pas encore question. Les syndicats médicaux conviés à la table-ronde ont rappelé l’existence de certaines lignes jaunes à ne pas franchir. « Nous ne sommes pas favorables au développement du salariat dans les établissements privés », a insisté le Dr Michel Chassang, président de la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français). Satisfait que « le problème des dépassements d’honoraires ne figure plus dans le projet médical de la FHP ».
« Si la FHP veut remettre en cause les contrats d’exercice sans offrir de garantie en contre partie, on va droit au conflit », a pour sa part déclaré le Dr Martial Olivier-Koehert, président de MG-France. La directrice de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS), Annie Podeur, estime l’évolution de ces contrats incontournable. L’État n’interviendra pas : c’est à la FHP et aux médecins de trouver un terrain d’entente, a-t-elle précisé. « Dès lors qu’un établissement a accepté une mission de service public, le professionnel de santé doit dire s’il est prêt à continuer. Il ne pourra pas dire : " non, je ne prends pas la permanence des soins car j’ai décidé de faire de la chirurgie réglée toute ma vie " ». Si une clinique ne remplit pas les missions qui lui ont été attribuées, « on sera obligé de (les lui) retirer », a ajouté la patronne de la DHOS au ministère de la Santé. Qui a mécontenté les présidents de conférences médicales d’établissement (CME) présents, lorsqu’elle a dit qu’il n’y aurait aucun fléchage supplémentaire pour le financement des CME privées. C’est aux médecins et aux cliniques d’en assumer la charge, a-t-elle indiqué.
La question, connexe, de la représentativité des syndicats médicaux, a ajouté du piment aux échanges. Entre Michel Chassang et Martial Olivier-Khert, la tension était palpable. Le second cherche à se rapprocher de la FHP et à intégrer le CLAPH (comité de liaison et d’action de l’hospitalisation privée), le premier s’y oppose. Le président de MG-France : « Il faut ouvrir [la porte du CLAPH, NDLR] aux chirurgiens, aux obstétriciens et aux anesthésistes, cesser la séquestration, et cesser de ne consulter que ceux qui parlent en leur nom ». Michel Chassang : « Les règles de représentativité sont fixées par l’État, elles sont à respecter. Ce débat n’a pas lieu d’être ». En fin de table-ronde, après une autre anicroche, le Dr Chassang déclare : « Je veux des élections ». « Moi aussi », a rebondi le président de MG-France. Drôle d’ambiance.
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