DE NOTRE CORRESPONDANTE
LES ACTEURS des établissements hospitaliers et d’aide à la personne avaient choisi l’accessibilité comme fil rouge du congrès national de la FEHAP (secteur non lucratif). Le temps fort de ce rassemblement toulousain a été la présentation de la deuxième étude régionale sur les services à domicile sanitaires et médico-sociaux.
Ses auteurs, Emmanuel Vigneron, géographe de la santé à l’université de Montpellier, et Sandrine Haas, directrice générale de la nouvelle Fabrique des territoires (NFT, une société de conseil), ont souligné chiffres à l’appui la croissance spectaculaire du secteur de l’aide à domicile ces dix dernières années mais qui reste malgré tout insuffisante au regard des besoins (pathologies du vieillissement, handicap, perte d’autonomie...). L’état des lieux des experts recense quelque 5 600 structures de services à domicile qui totalisent 225 000 places en 2012 auxquelles s’ajoutent 10 400 structures agréées de services à la personne. « Toutes ces structures ont connu des taux de croissance annuelle de 9 à 14 %, c’est bien, mais toujours insuffisant par rapport à l’augmentation des besoins liés au vieillissement de la population et des maladies chroniques » résume Emmanuel Vigneron.
Cousu main.
Autre enseignement : des inégalités régionales persistantes et criantes. « Les services ont du mal à s’organiser sur les territoires », explique Sandrine Haas. Le Limousin, la Franche-Comté ou la Bretagne sont des régions très bien dotées. Midi-Pyrénées, l’Aquitaine ou Rhône-Alpes ont une offre qualifiée de « moyenne mais équilibrée ». En revanche l’Ile-de-France ou la région PACA sont à la traine. « Il faudra faire du cousu main et des ajustements sur mesure pour homogénéiser la situation », jugent les spécialistes.
Le secteur, reconnaît le ministère de la Santé, souffre d’un manque de notoriété. Invitée du congrès de la FEHAP, la ministre déléguée des Personnes âgées et de l’Autonomie, Michèle Delaunay, a assuré qu’elle tiendrait compte de ces inégalités et des besoins croissants. « La politique de l’âge [adaptation de la société au vieillissement] reste une priorité du gouvernement et fera l’objet d’une loi d’orientation de ce quinquennat. L’agenda vient d’en être précisé et la concertation sera ouverte dans les tous prochains jours », a-t-elle assuré.
Elle a précisé que cette loi autonomie se déclinera en deux volets : le maintien à domicile d’une part et d’autre part le financement des établissements. Si la CASA (contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie) sera bien affectée à la réforme à compter de janvier 2015, une dotation d’« amorce » de 100 millions d’euros a été programmée dès 2014 pour financer les premières mesures. La ministre a annoncé deux missions d’évaluation pilotées par l’IGAS : l’une sur la tarification des services d’aide et d’accompagnement à domicile et les expérimentations en cours (pour le 30 mai 2014) ;l’autre sur le bilan des plans solidarité grand âge et Alzheimer, arrivés à échéance fin 2012 (rapport pour le 31 mars).
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