Depuis que le président Sarkozy a dit, le 9 janvier 2009, à Strasbourg : « la télémédecine, c’est l’avenir », l’effervescence est grande autour de ce sujet longtemps laissé en friche par les politiques et cultivé seulement sur les champs de l’expérimentation. Le développement de la télémédecine est inscrit dans la loi HPST.
En novembre 2008, le Dr Pierre Simon, conseiller général des établissements de santé au ministère de la Santé, remettait un rapport sur « la place de la télémédecine dans l’organisation des soins » avec dix préconisations pour déployer la télémédecine assimilée « à une nécessité de santé publique ».
Le 10 novembre 2009, le député Pierre Lasbordes a rendu public un rapport enthousiaste intitulé « La télésanté : un nouvel atout au service de notre bien être ». Et de faire 15 recommandations, dont la création d’une délégation interministérielle avec une feuille de route 2010-2014 très volontariste pour un « plan quinquennal éco-responsable » : une phase de déploiement pilote en 2010-2011, une vague d’évaluation en 2011, suivie en 2012-2014 de la généralisation des projets pilotes évalués sur trois ans.
Cette notion d’eco-responsabilité est soutenue par le Haut Conseil français pour la télésanté et des coopérations francophones (Commission Gallien), créé en 2008 et présidé par Ghislaine Alajouanine qui assure la promotion d’un plan H2S (Haute Sécurité santé) pour une santé équitable. Les nouvelles technologies devant permettre à toute personne d’être soignée à proximité de chez elle.
Réagissant au rapport Lasbordes, le SNITEM (Syndicat national de l’industrie des technologies médicales) a salué « ces recommandations concrètes » et rappelé qu’il entend être une force de proposition pour la mise en place des actions pilotes. Il craint juste que les délais d’évaluation ne soient pas réalistes et souligne qu’il faut tenir compte des spécificités du dispositif médical communicant, élément de la chaîne techno nécessaire à la télémédecine. On devine les enjeux industriels se jouant autour des dispositifs communicants truffés de capteurs et sans fil.
L’ANTEL (Association nationale de télémédecine) fondée par des néphrologues pionniers de la télédialyse (dont le Dr Simon à Saint-Brieuc), veut faire entendre la voix des médecins dans cet environnement nouveau. « Il faut que les médecins puissent exprimer leurs besoins, a souligné, début novembre, son président le Dr Jacques Chanliau, décidé à transformer l’ANTEL en société savante « Nous avons l’ambition de produire des recommandations basées sur les expérimentations qui ont fonctionné.» D’une certaine façon, les pionniers n’aimeraient pas se voir imposer des normes et des réglementations qui nuiraient au fonctionnement de ce qui marche déjà.
Le CATEL, réseau de compétences en télésanté créé en 1997, organise le 8 décembre un symposium : « La loi HPST, un levier pour le développement de la télésanté en France ? »
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