En se dotant, il y a quelques semaines, d’un parcours de soins ambulatoire pour les patients se pensant atteints par la maladie de Lyme, le service des maladies infectieuses et tropicales du CHRU de Nancy entend aussi répondre aux interrogations et aux inquiétudes croissantes dans la région.
« Je ne sais pas si la borréliose progresse en Lorraine, mais je sais que la population nous pose de plus en plus de questions sur les maladies transmises par les tiques et que le nombre de consultants augmente », explique le Dr François Goehringer, interniste et infectiologue qui coordonne ce parcours unique dans le Grand Est. Il s’agit avant tout, poursuit-il, d’offrir un diagnostic rigoureux et standardisé aux patients, nombreux à s’interroger sur l’origine de certains de leurs troubles, et prompts à se voir atteints d’une maladie de Lyme, heureusement bien moins souvent avérée qu’ils ne le redoutent. À l’issue d’une consultation spécialisée au service, précédée d’un questionnaire permettant déjà un premier tri, les patients peuvent passer toute une série de tests dans le cadre d’un hôpital de jour qui fonctionne pour eux tous les vendredis, sur le site de Brabois.
Un diagnostic confirmé dans un tiers des cas
Les premiers résultats sont comparables aux résultats obtenus dans d’autres cadres de dépistage et de soins, mais avec une centralisation des examens et du personnel ainsi qu’un confort accru pour le patient. Globalement, un tiers des consultants est clairement atteint par la maladie de Lyme, un tiers souffre d’affections n’ayant rien à voir avec elle, un doute subsistant pour le tiers restant. Ces patients « tangents » peuvent toutefois être orientés et traités en fonction de leur symptomatologie par antibiothérapie d’épreuve, prise en charge antalgique, soutien psychologique avec sophrologie et thérapie cognitive et comportementale.
Des campagnes d'information très suivies
À l’image de tout l’est de la France, la Lorraine est fortement concernée par les maladies vectorielles à tiques, même si l’incidence, en Moselle et en Meurthe-et-Moselle, est inférieure à celle de l’Alsace et de la Meuse, zones les plus touchées. Au-delà de l’intérêt médical du dispositif, il répond à une forte demande du public : c’est aussi pour cette raison qu’il a obtenu le soutien de l’agence régionale de santé du Grand Est, qui lui permet notamment de proposer du temps psychologique aux patients concernés. Les campagnes d’information menées par l’ARS en Lorraine dans le cadre du « plan Lyme », ont par ailleurs été très suivies, plusieurs centaines de médecins libéraux ayant participé pour leur part aux réunions d’information et de sensibilisation menées par le CHRU sur ce thème ces derniers mois.
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