Le congrès des cadres de l'Assistance publique – hôpitaux de Paris (AP-HP) a donné l'occasion au Dr Véronique Molina, orthopédiste et coordonnatrice de l’unité de chirurgie ambulatoire de Bicêtre (Val-de-Marne), et à Claire Labadie, cadre de santé et infirmière de bloc (IBODE) dans la même unité, de dévoiler leur méthode de management pour que tout tourne rond entre praticiens et personnels non médicaux.
La concordance des temps médicaux et non médicaux est l'un des enjeux de la réforme des rythmes de temps de travail défendue par le directeur général de l'AP-HP Martin Hirsch, qui doit entrer en vigueur au 1er septembre. La généralisation de l'équipe de journée (grande équipe) et le chamboulement des plannings des agents (suppression de l'organisation en 7 h 50, 7 h 30 systématique pour les nouveaux salariés) entrent désormais en ligne de compte dans l'organisation des plannings et le bon fonctionnement des services.
Le duo de Bicêtre défend un management fondé sur la communication, le partage des tâches selon les compétences et le respect d'autrui.
Au moins un échange par jour
En staff, le Dr Molina prend en charge tout sujet relatif aux protocoles de soins, aux prescriptions, à l'activité ou à la stratégie médicale. Recrutements, achats et gestion des personnels au quotidien rentrent dans le giron de Claire Labadie. Mais embaucher une secrétaire médicale sans l'aval du médecin est impossible.
Les deux femmes échangent « au moins une fois par jour » sur le fonctionnement général de l'unité. « Très fréquentes », les réunions sont programmées longtemps à l'avance et calquées sur les temps de travail des participants (fin de journée à 15 heures pour les agents et 17 heures pour les médecins).
En juillet 2014, le service d’orthopédie s'est lancé dans un programme d'opération de la hernie discale en ambulatoire. Les réunions de réflexion sur le parcours du patient ainsi que la formation aux différents temps opératoires et au suivi postopératoire ont été orchestrées en binôme et en concertation.
« Après la vingtième opération, nous avons réuni les personnels pour leur faire part des retours très positifs des patients, indique le Dr Molina. C'était une réunion de plus, mais ça en valait la peine. »
Deux ans après le début de leur collaboration, le médecin et l'infirmière de bloc disent travailler « naturellement » en complémentarité. « Pour diriger un service, la confiance mutuelle est primordiale », conclut le Dr Molina.
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