C'est la fin d'un nouvel épisode du feuilleton de la concurrence entre les « rouges » et les « blancs ». Mardi soir, les députés ont adopté à l'unanimité et définitivement la proposition de loi de « valorisation du volontariat des sapeurs-pompiers » du député LREM varois Fabien Matras, dans sa version de compromis avec le Sénat.
En effet, les parlementaires s'étaient notamment accordés, le 7 octobre, en commission mixte paritaire, sur le très sensible article 31 (désormais numéroté 46) qui prévoit l'expérimentation – parmi d'autres – d'un « numéro unique d'appel » d'urgence pour la police (17), les pompiers (18) et le SAMU (15). Avec ce point d'équilibre, SAMU-Urgences de France avait suspendu son préavis de grève.
Trois modèles, c'est mieux qu'un seul
L'expérimentation est prévue pour une durée de deux ans. Elle a pour premier objectif de « faciliter et d’accélérer l’accès aux services d’incendie et de secours, aux services de police et de gendarmerie nationales, aux services d’aide médicale urgente, en lien avec la garde ambulancière, avec la permanence des soins et, lorsqu’elles réalisent des missions pour le compte des services d’incendie et de secours, avec les associations agréées de sécurité civile ». Sur le papier, personne n'est donc oublié dans la chaîne des secours. La phase de test vise aussi à améliorer la prise en charge des personnes appelantes « à travers le renforcement de la coordination entre ces services ».
Et c'est ici que le législateur s'est employé à calmer le jeu. Trois configurations vont donc être testées dans une quinzaine de départements : l'une avec tous les services (le numéro unique d'appel critiqué par de nombreux soignants, sorte de 911 à la française) ; la deuxième avec tous les services sauf police-secours (rassemblement du 15 et du 18) et la troisième « testant de manière autonome le regroupement du 15 et de la permanence des soins et leur interconnexion avec les autres services d’urgence ».
Un rapport au Parlement sera remis à l'issue de ces expérimentations, une façon de laisser du temps aux différents acteurs pour dépasser leurs clivages partisans.
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