SauvLife, une application pour smartphone destinée à améliorer la prise en charge des personnes victimes d'arrêt cardiaque est lancée ce mardi 13 mars sur les territoires des SAMU du Nord, de Paris et de Lyon. « Quand on reçoit un appel au centre 15 pour un arrêt cardiaque, on envoie une équipe du SMUR, avec les pompiers, comme à chaque fois, explique le Dr Jérôme Cuny, urgentiste au SAMU du Nord, mais nous allons désormais aussi déclencher immédiatement l'application. » Elle localise la victime et les quatre personnes les plus proches susceptibles d'intervenir pour pratiquer les gestes de premiers secours. Elles reçoivent un message et valident ou non leur disponibilité. L'application indique alors aux deux premières l'endroit où se trouve la victime pour pratiquer le plus tôt possible un massage cardiaque. Les deux autres personnes sont dépêchées pour aller chercher le défibrillateur automatique externe le plus proche et le ramener auprès victime car « plus la défibrillation est réalisée rapidement, plus les chances de survie de la personne sont importantes », précise Jérôme Cuny.
Pas de formation nécessaire
N'importe qui peut télécharger l'application (gratuitement), s'inscrire et devenir ainsi un volontaire potentiel. Il n'est pas nécessaire d'avoir suivi de formation particulière. « Beaucoup plus de gens sont capables de réaliser un massage cardiaque qu'on ne le croit », insiste le médecin. Surtout avec les conseils, en direct, des urgentistes du centre 15 : les volontaires qui se rendent directement auprès du malade sont en effet en contact téléphonique permanent avec un médecin. La procédure est bien rodée, simple et facile à comprendre et à appliquer… « Lionel Lamhaut, urgentiste à Necker et président de l'association SauvLife qui a conçu l'application, évoque à ce sujet un acte citoyen, souligne le médecin lillois. Il s'agit de créer une communauté citoyenne de prise en charge de l'arrêt cardiaque, d'impliquer un maximum de gens. » Au SAMU 59, ajoute-t-il, « tous les médecins se sont inscrits ».
Maillon faible de la prise en charge
L'objectif de cette application consiste à raccourcir le délai entre l'arrêt cardiaque et la prise en charge médicale (massage cardiaque et défibrillation). En effet, « à chaque minute perdue, la personne perd 10 % de chances de survie », rappelle le Dr Cuny. Or dans les Hauts-de-France, par exemple, l'équipe du SMUR arrive en moyenne dans les 9 minutes… 50 000 personnes décèdent ainsi chaque année en France des suites d'un arrêt cardiaque (le taux de survie est de 5 %) et le nombre de ceux qui en sortent avec des séquelles neurologiques ne diminue pas, indique le médecin. L'application vise donc à favoriser la prise en charge au niveau du maillon le plus faible et pourtant le plus stratégique de la prise en charge, les toutes premières minutes après la survenue de l'arrêt cardiaque, en impliquant directement la population. Le test grandeur nature de l'application s'est tenu le 23 février sur le campus du CHRU de Lille.
Padhue : Yannick Neuder promet de transformer les EVC en deux temps
À Niort, l’hôpital soigne aussi les maux de la planète
Embolie aux urgences psychiatriques : et maintenant, que fait-on ?
« Les Flying Doctors », solution de haut-vol pour l’accès aux soins en Bourgogne