Déjà expérimenté pendant la pandémie de Covid (pour le transport de patients de réa en région), le dispositif EVACARe revient en force pendant les Jeux Olympiques. Prouesse technologique, ce véhicule (sur le modèle « grand tourisme ») permet de prendre en charge simultanément quatre à huit patients de réanimation. « C’est un réel service de réanimation embarqué avec une autonomie de douze heures, et qui peut se déplacer jusqu’à 1 000 km », explique le Dr Rudy Titreville, PH et responsable médical adjoint pour le Samu 92, référent NRBC. Cet autocar avait également été testé lors d’un exercice national de médecine de catastrophe en mai 2022. « Nous avions évacué huit patients brûlés et intubés de la ville de Nîmes vers la région parisienne. Il a prouvé sa pertinence, sa sécurité, son utilité pour leur transport », explique le médecin.
Au minimum deux médecins urgentistes
Le dispositif est financé et accompagné par le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, à la demande du centre de crises sanitaires. Le véhicule sera notamment sollicité (en anticipation) dès la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. « Avec les JO, nous devons nous préparer à un éventuel afflux massif de victimes, que ce soit à cause d’un acte terroriste, un accident ou une catastrophe naturelle », explique encore le Dr Titreville.
Cette unité mobile peut être également utilisée pour des transferts interhospitaliers ou des interventions primaires dans le cadre de la réponse aux situations sanitaires exceptionnelles prévues par le dispositif Orsan, dans ses déclinaisons diverses : Amavi (afflux massif de victimes), Epi-Clim (épidémie saisonnière ou événement climatique), REB (risque émergent biologique) et NRC (risque nucléaire, radiochimique).
Oxygène embarqué pendant douze heures !
Chaque poste de soin comprend une civière, une alimentation en oxygène assurant une autonomie de douze heures, un support à poches de perfusion, quatre prises électriques, un éclairage indépendant et du matériel bio-médical type pousse-seringue, scope et respirateur. « Le fait d’avoir une quantité suffisante d’oxygène embarqué pendant douze heures est quelque chose qui n’existe pas dans d’autres véhicules », se félicite le PH. De fait, le véhicule pourrait rouler jusqu’à 1 000 km en autonomie complète, mobilisable jour et nuit. Gérer autant de patients en même temps dans une unité mobile est une autre forme de prouesse. « Nous n’avons jamais transporté huit patients d’un coup, cela permet aussi des économies sur les ressources humaines », explique-t-il.
L’équipage pour la période des JO sera constitué au minimum de deux médecins urgentistes et quatre soignants (dont deux infirmiers et un ambulancier-logisticien), soit un effectif divisé par deux par rapport à un service mobile classique. EVACARe est conduit par des personnels de la société Transdev. Le personnel soignant fait partie du Samu 92 du CHU francilien.
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique