« La situation aux urgences est plutôt maîtrisée », se félicite Yannick Neuder

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Publié le 22/07/2025
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Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, s’est rendu le 22 juillet au Samu de l’hôpital de Paris pour faire un état des lieux de la situation des urgences.

Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, échangeant avec l’équipe de régulation psychiatrique

Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, échangeant avec l’équipe de régulation psychiatrique

Yannick Neuder a pris une heure de son temps, mardi 22 juillet, pour se rendre à l’hôpital Necker-Enfants malades afin de visiter les locaux du Samu de Paris et rencontrer les équipes de la plateforme de régulation médicale.

Après une réunion préparatoire avec tous les acteurs hospitaliers en juin, Yannick Neuder a continué lors de cette sortie sa politique de réassurance de la population française sur le dossier sensible des urgences. « La situation actuelle est plutôt maîtrisée, a annoncé le cardiologue. Il y a toujours des sujets inquiétants de capacitaire, mais nous menons ce travail collaboratif avec le terrain pour avoir suffisamment de présence aux urgences et assez de lits d’aval, notamment dans les régions très touristiques. »

Sur les tensions éventuelles aux urgences, le ministre ne dira donc pas un mot (de trop), expliquant simplement que les remontées du terrain sont faites quotidiennement avec les élus locaux et les ARS. Son ministère reste sur le pont pendant tout l’été pour « apporter des solutions très locales et faire en sorte par exemple qu’une ligne de Smur fonctionne ou que des urgences ne ferment pas ». Avec une autre priorité : que les soignants hospitaliers puissent prendre leurs congés.

Le ministre a vanté les mérites du service d’accès aux soins (SAS), qui couvre désormais 97 % du territoire national. Ce dispositif de régulation permet, selon lui, d’éviter 30 % de passages aux urgences, qui relèvent davantage de la ville ou de la consultation hospitalière classique.

Un optimisme qui ne fait pas l’unanimité

À l'étage du bâtiment de Necker consacré à la régulation médicale, le ministre a échangé sur le travail des équipes. Entre onze et quinze assistants de régulation médicale (ARM) y exercent, sans compter les médecins régulateurs.

Le ministre n’a pas choisi de visiter ce fleuron de l’AP-HP au hasard. À Necker, 88 % des appels sont décrochés en moins de 60 secondes (l’objectif est d’atteindre les 90 %) pour un total de 800 à 1 000 appels par jour pendant l’été (1 500 appels le reste de l’année). Une cellule médico-psychologique et une cellule de crise se trouvent également dans le bâtiment en cas de besoin. La boutique tourne.

Mais ce qui se passe au Samu de Paris ne reflète pas forcément ce qui se passe dans le reste de la France. Le Pr Louis Soulat, vice-président de Samu-urgences de France (SudF) et chef du Samu d’Ille-et-Vilaine, ne partage pas du tout l’optimisme du ministre. « Chez nous, la situation est toujours aussi tendue, même si elle n'est pas pire que l'année dernière et même s'il y a une volonté de trouver des solutions avec le service d’accès aux soins, j’en conviens. Or, nous ne sommes qu'au début de l'été et nos plannings sont très fragiles, notamment en psychiatrie et pédopsychiatrie. À Dinan, une ligne de Smur est ponctuellement fermée. À Rennes, deux cliniques ferment aussi pendant plusieurs jours et semaines leurs services d’urgences. Le pire, c'est-à-dire les vingt premiers jours d'août, reste à venir. »


Source : lequotidiendumedecin.fr