Comme chaque année, les Journées thématiques de la Société française de médecine d'urgence (SFMU) ne concerneront pas uniquement les médecins urgentistes. Les personnels non médicaux pourront notamment retrouver des problématiques propres à leur exercice, lors de la Journée nationale des infirmiers et personnels paramédicaux en médecine d’urgence. « Cette journée leur apportera en particulier du contenu scientifique sur le thème annuel, en l'occurrence la mer et les loisirs. Nous aurons ainsi des présentations sur la prise en charge des patients en caisson hyperbare, les accidents de plongée ou la manière de traiter les piqûres d’animaux marins », indique Delphine Hugenschmitt, présidente de la Commission soins et urgences au sein de la SFMU.
Deux ateliers auront aussi lieu en ouverture du congrès : le premier à destination des assistants de régulation médicale (ARM) avec un jeu de simulation (simul game), le second sur le triage infirmier. Les infirmiers pourront ainsi réaffirmer le rôle crucial qu’ils jouent dans leur mission d’accueil et d’orientation des patients arrivant aux urgences. « Ce travail se fait en s’appuyant sur la grille French, un outil qui a été élaboré dans le cadre d’une collaboration entre la commission d’évaluation qualité de la SFMU et de la commission soins et urgences », indique Delphine Hugenschmitt, en insistant sur l’importance de ce triage, notamment lorsqu’il y a un flux de patient conséquent et que tout le monde ne peut pas être installé directement. « À partir de l’examen clinique de l’infirmier, cette grille permet d’orienter au mieux les patients : les plus légers vers la salle d’attente et un circuit court, les plus lourds devant être pris en charge immédiatement soit par l’infirmier soit par le médecin. »
Des protocoles de coopération ?
Consciente de l’importance de ce triage, Agnès Buzyn a annoncé en septembre, dans le cadre de son pacte de refondation des urgences, son souhait de faire évoluer la fonction d’infirmier en déployant très rapidement des protocoles adaptés. Dès le mois d’octobre, un protocole de coopération offrant aux infirmiers la possibilité de demander eux-mêmes des examens d’imagerie pour des patients atteints de traumatismes de membres a été appliqué aux urgences. « Dans la foulée, plusieurs autres protocoles seront validés par la HAS d’ici fin 2019 (orientation des patients vers la ville, demande de bilan biologique, suture de plaie simple) et d’autres seront initiés par une série de rencontres organisées dès septembre avec les professionnels », indique le ministère.
Face à cette annonce, Delphine Hugenschmitt reste prudente. « Il faut analyser ce qui est scientifiquement possible de faire dans le cadre de ces protocoles. Pour nous, le premier enjeu n’est pas juste de donner plus de responsabilités aux infirmiers aux urgences mais d’apporter une plus-value à la prise en charge des patients », souligne-t-elle.
Entretien avec Delphine Hugenschmitt, présidente de la Commission soins et urgences au sein de la SFMU
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