L'affaire est peu banale.
Après les démissions fin janvier du directeur médical du SAMU 61 et du chef du service des urgences du Centre hospitalier intercommunal (CHIC) d’Alençon-Mamers, c'est « un cri d’alerte auprès des Ornais » qui a été lancé par le conseil de l’Ordre des médecins de l’Orne, l’URML de Normandie et l’association des praticiens pour la permanence des soins et des urgences médicales (APPSUM 61).
Les trois instances ont apporté leur « soutien indéfectible aux médecins démissionnaires ». Elles rappellent que près de la moitié des urgentistes et quatre chefs de service ont démissionné du CHIC d’Alençon en 20 mois ! « L’avenir du SAMU Centre 15 et du SMUR à Alençon ont été mis à mal par des motivations éminemment financières, au mépris de la sécurité des Ornais en matière de santé, accuse le Dr Jean-Michel Gal, président de l'Ordre départemental. Il dénonce « l’intention de supprimer une équipe de SMUR et de ce fait l’hélicoptère au détriment de 1 500 patients graves pris en charge tous les ans par ces moyens sans proposer de solution alternative ».
La clé de la régulation médicale libérale
Le lien ville/hôpital, maintenu par le partenariat entre les libéraux et les structures d'urgences, serait directement menacé, ont prévenu les responsables de l'Ordre, de l’Union régionale et de l’APPSUM. Les appels nocturnes 15 et 18 des Ornais seront-ils encore traités à Alençon ? Et quid de la régulation médicale libérale, alors que 162 médecins généralistes ornais (sur 187) sont impliqués dans les gardes du week-end ?
Face à des médecins alarmistes, l’ARS de Normandie joue l’apaisement. Son directeur général adjoint, Vincent Kauffmann, joint par le « Quotidien », « dément tout projet de démantèlement de la PDS dans l’Orne ». Il assure que les praticiens démissionnaires et les dirigeants de l'hôpital d’Alençon seront reçus par la directrice de l’ARS. Les missions du SAMU 61 seront maintenues, le positionnement à Alençon de l'hélico sanitaire n'est pas remis en cause. « Notre objectif, insiste Vincent Kauffmann, est de rétablir la sérénité avec les professionnels de santé libéraux et hospitaliers, sur un territoire où la démographie médicale reste extrêmement fragile. »
Cette volonté d’ouverture est relayée par le député-maire d’Alençon, Joaquim Puyeo, vice-président du CHIC. Il entend « privilégier le dialogue avec l’ARS et le ministère de la Santé, lesquels, souligne-il, doivent poursuivre le soutien financier apporté au CHIC, soit 17,78 millions d’euros depuis 2013. »
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