À première vue, c’est un container de 6 m X 3. Mais posé sur des rails et à la seule force des bras — il faut au moins trois personnes —, il se déplie comme un gigantesque accordéon et se transforme en une trentaine de minutes en véritable service d'urgences et de réanimation de 66 m2, pouvant accueillir jusqu’à 18 patients dont 10 en urgence relative et 8 en urgence absolue.
« C’est une performance qui nous a demandé trois ans de travail et de collaboration étroite avec les industriels de Cegelec Défense pour transformer cet ancien shelter de l’armée, en service de réanimation d’urgence », décrit fièrement le Pr Vincent Bounes (photo), chef de service du SAMU 31 à l’origine du projet. Premier prototype civil, ce poste médical avancé est entièrement autonome en eau, électricité et doté d’une liaison internet par satellite. Il est équipé d’une pharmacie, de bouteilles d’oxygène, de respirateurs, d’appareils d’échographie, d’un dispositif de radiologie et d’imagerie…
Cinq soignants et deux urgentistes permettent de faire fonctionner cet hôpital mobile en pleine capacité. « Ce qui est très appréciable, c’est le confort qu’il nous garantit pour soigner les gens. Rien à voir avec les hôpitaux de campagne déployés habituellement sous tente [en 24 ou 48 heures, NDLR] », souligne le Dr Anna Ribera Cano responsable de médecine de catastrophe du SAMU 31.
Conçu comme une réponse en cas de catastrophe industrielle, attentats ou autres accidents d’ampleur, ce projet — dont le coût approche les 2,3 millions d’euros — a vu le jour notamment grâce à des financements européens (1,5 million) dans le cadre du programme de proximité pour la frontière franco-espagnole. L'unité mobile fonctionne en partenariat avec le centre de recherche biomédicale Navarrabiomed, l'hôpital de Navarre, le SEM de Barcelone et le centre hospitalier de la Côte Basque de Bayonne.
Soulager les urgences
« Avant la crise sanitaire, nous envisagions de le positionner en amont de grands rassemblements festifs comme les fêtes de Bayonne, celles de Pampelune ou de Barcelone, explique le Pr Vincent Bounes. Mais le Covid a changé la donne et c’est en soutien face à la crise sanitaire qu’il est utilisé, et d'abord au centre hospitalier de Bayonne. »
De fait, dès la semaine dernière, le Dr Tarak Mokni, chef du SAMU 64, a vu arriver cette réa mobile avec soulagement au CH de Bayonne en pleine seconde vague. « Avec 60 patients Covid hospitalisés à ce jour dont 11 en réanimation, nous ne sommes pas encore débordés mais c’est au prix déjà de 40 % de déprogrammations », a-t-il expliqué. Pour inverser la tendance, le camion a été positionné à quelques mètres de l’entrée des urgences, réservé à la prise en charge des patients non Covid.
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