Combien sont-ils parmi les généralistes à avoir subi une agression ? Une enquête de l’URPS Pays-de-Loire suggère qu’ils seraient plus nombreux qu’on ne le pense, en tout cas bien davantage que l’Observatoire annuel de l’Ordre des médecins -réalisé sur une base déclarative- ne pourrait le laisser penser. Pour évaluer le phénomène, la méthode utilisée en Pays-de-Loire ne repose pas sur les déclarations d’incidents que recueille l’Ordre, mais sur une enquête de victimation de type sondage auprès du panel de 475 généralistes de la région.
Il en ressort que, sur les deux dernières années près du tiers des praticiens (31%) se souvient d’une (ou plusieurs) atteinte(s) à la personne, de type violence physique ou verbale et 28% ont eu le désagrément d’une atteinte matérielle de type vol ou vandalisme. Au total, c’est presque un généraliste sur deux qui indique avoir été victime d’une atteinte à sa personne ou à ses biens. Et encore, l’enquête a mis de côté les vols de magazine ou d’objets dans les salles d’attente évoqués par une large majorité de confrères et qu’elle classe dans la catégorie « incivilités ».
Dans ce contexte préoccupant, l’enquête menée sur l’année 2014 ne relève pourtant que 14% de médecins de famille à se dire inquiets pour leur sécurité personnelle. C’est nettement moins que lors d’une précédente enquête en 2008. Le taux varie de façon significative selon que l’on est un homme (10% d’inquiets) ou une femme (20%) et un peu, selon l’expérience professionnelle (16% en deçà de 50 ans pour 12% au-delà), et selon que l’on exerce dans un grand pôle urbain (16%) ou en zones rurales (11%). Mais c’est surtout, le fait d’avoir vécu une telle mésaventure qui conditionne la peur : 31% des praticiens ligériens à avoir déjà été agressé déclarent craindre « au moins un peu » pour leur sécurité contre 6% seulement pour ceux qui n’y ont jamais été confrontés.
Cette enquête éclaire aussi sur la perception de l’attitude des patients dans ce contexte : 40% des généralistes interrogés déclare « ressentir du manque de respect de la part de certains patients » et 33% de l’agressivité. Des scores, là encore, plutôt moins élevés que 6 ans auparavant.
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