Non les médecins généralistes ne désertent pas la permanence de soins ! Après le rapport de l’Ordre et les estimations de la Sécu au début de l’année une enquête diligentée par l’URPS Aquitaine démontre une nouvelle fois l’investisssement de la profession. Selon ce travail réalisé à partir des avis des responsables de secteurs de garde, 87,5% des praticiens participent à la garde. L’enquête ne vaut certes que pour les cinq départements du sud-ouest, mais c’est sans doute une nouvelle confirmation de la motivation de la profession, en dépit des critiques parfois formulées à son égard. En moyenne, un médecin généraliste aquitain ferait, selon cette source, 28 gardes de semaine par an, soit l’équivalent d’un mois de gardes, auxquelles il faut ajouter environ 8 gardes de week-end par an.
L’enquête suggère pourtant de grandes variations entre les départements. Ainsi, « alors qu’en Gironde, pour près de la moitié des secteurs, les médecins effectuent moins de cinq gardes de week-end par an, ce n’est le cas que pour 9% des secteurs de la Dordogne, » observent les auteurs de l’étude, membres de la commission PDS de l’URPS. Ces grands écarts expliquent aussi des différences d’appréciation entre départements, par exemple quant à l’opinion sur la taille de tel ou tel secteur ou sur la plus ou moins grande facilité à trouver des volontaires.
A cette réserve importante près, l’étude conclut à un bon fonctionnement de la PDS ambulatoire. Globalement 75% des responsables de secteurs estiment en effet que la fréquence des gardes est acceptable et que l’étendue de leur secteur (souvent redéfini après plusieurs années de resectorisation) doit être conservée. Autre élément positif, les tableaux de garde ne semblent pas si difficiles à remplir : c’est vrai en semaine (80% des responsables de secteur sont de cet avis), mais aussi en week-end (77%). 8 sur dix jugeant par ailleurs satisfaisants les horaires de la garde de soirée, de 20 à 24h. Pour la nuit profonde, sur les 114 secteurs qui ont répondu aux enquêteurs, seuls 36 étaient en revanche encore concernés par les gardes de nuit profonde (0h-8H) et la moitié des responsables de secteurs estiment ce créneau de PDS inadapté : un double signal qui plaide pour une disparition des gardes en nuit profonde, un mouvement d’ailleurs en cours un peu partout dans l’Hexagone.
Alors que l’on attend pour la rentrée un rapport de l’Assemblée Nationale sur la PDS, cet état des lieux de la PDS en région Aquitaine fournit aussi des renseignements intéressants sur ce qui doit évoluer dans le dispositif. A commencer par la rémunération : n’en déplaise à la Cour des Comptes, 68% des répondants estiment que la majoration de gardes est perçue comme insuffisante par leurs confrères ; ce sentiment de goût de trop peu étant encore supérieur (72%) concernant le montant de l’astreinte. Pour autant, les chevilles ouvrières de la PDS ne semblent pas souhaiter un changement des règles du jeu : six sur dix sont en effet opposés à la création à la place d’une rémunération forfaitaire qui engloberait l’astreinte et la totalité de l’acte.
La régulation plus que jamais la solution, mais la relève toujours un souci...
Sur la régulation aussi, la satisfaction des acteurs est élevée : autour de 80% trouvent que cela fonctionne bien. Incontestablement, c’est un élément de la PDS que tout le monde juge désormais incontournable. Plus de 70% des responsables de secteurs jugent même qu’il faudrait renforcer la régulation. Une modalité d’organisation de la permanence de soins qui est perçue comme incontournable, plus essentielle que l’existence de maisons de garde dédiées.
Il ne faudrait pas déduire pour autant de cette enquête que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Quelques signes rappellent en effet qu’en matière de PDS l’angélisme n’est pas de mise. Par exemple lorsqu’on évoque la relève. Existe-t-il des difficultés dans votre secteur ? Oui, répond déjà près d’un responsable de secteur sur deux (45%), citant le manque de médecins ou la trop grande taille du périmètre couvert. Là encore, les disparités de situation sont importantes suivant la géographie : 50% des répondants des Pyrénées Atlantiques partagent cet avis négatif, contre seulement 25% des confrères du Lot-et-Garonne…
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique