Assistants : les médecins font des contre-propositions et posent des limites

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Publié le 13/02/2019
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Une semaine après avoir quitté la séance de négociation conventionnelle sur les assistants médicaux, une réunion intersyndicale se tenait ce mercredi à Malakoff, au siège du SML. À l’issue de deux bonnes heures de débats animés, les organisations de médecins libéraux seniors (SML, FMF, CSMF, MG France, Le Bloc) et d'étudiants, internes et jeunes praticiens (Anemf, Isnar-IMG, Isni, ReAGJIR, Jeunes médecins, SNJMG, CNJC) se sont accordés sur des contre-propositions communes qu'ils présenteront à l'Assurance-maladie lors de la prochaine séance du 20 février

Pour répondre à la proposition de la CNAM, trop « productiviste » à leur goût − celle-ci estimait qu'un assistant pouvait permettre de passer de 3 à 6 consultations par heure et par médecin − l'intersyndicale propose un nouvel indicateur plus souple. En contrepartie d'une aide au financement de ce nouveau métier, le généraliste devrait ainsi augmenter sa patientèle médecin traitant. Selon les médecins, cet indicateur devra cependant être modulable en fonction de la patientèle initiale. Les syndicats souhaitent que « le praticien ne soit pas obligé d’augmenter sa patientèle s'il a déjà une patientèle très importante ». Les spécialistes bénéficiant de l'aide d'un assistant s'engageraient pour leur part à augmenter leur file active de patients comme l'ont fait les ophtalmologistes, assistés par les orthoptistes notamment. 

Augmenter la patientèle médecin traitant

Ces derniers proposent de se fixer une priorité : « permettre l'accès à un médecin traitant à tous les patients français en ALD et de plus de 70 ans dans les meilleurs délais ». Les spécialistes devront, eux, permettre aux patients d'accéder à leur discipline « dans des délais raisonnables » qui n'ont pas été précisés. Concernant les critères d'éligibilité, les syndicats ont retenu que l’exercice coordonné « sous toutes ses formes » doit permettre l'accueil d'un assistant. Ce « financement pérenne » prendrait en compte les contraintes immobilières liées à l'activité d'un assistant est demandé.

Selon les représentants de médecins, le profil de l'assistant ne doit pas être contraint par les discussions en cours. Une négociation spécifique dans le cadre de la convention collective des personnels des cabinets médicaux doit permettre d'affiner ces profils. Enfin, l'intersyndicale demande la mise en place d’un observatoire de suivi de cette mesure pour réajuster l'avenant si les objectifs d'accès aux soins fixés ne sont pas remplis. Les syndicats « attendent du gouvernement et de la CNAM une réponse à la hauteur des difficultés actuelles », concluent-ils.


Source : lequotidiendumedecin.fr