Signer ou ne pas signer, telle était la question à laquelle devait répondre MG France dimanche en clôture de son congrès à La Grande Motte (Hérault). Au terme de son assemblée générale, le syndicat a annoncé qu’il ne « s’opposera[it] pas » à la mise en place de l’avenant 7 relatif aux assistants médicaux et à l’accord conventionnel interprofessionnel sur les CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé). En d’autres termes : MG France est prêt à parapher les deux textes. Ses adhérents ont voté à une large majorité pour donner mandat au Dr Battistoni de les signer. Le syndicat couvre toutefois ses arrières en assortissant sa signature à une réserve : l'engagement d'autres organisations. Il argue que pour être valable, l'avenant 7 doit être approuvé par plusieurs syndicats (représentant au moins la moitié des généralistes, NDLR).
« Cela n'aurait pas de sens de voter ces accords seuls. Il faut qu’on soit plusieurs à les pousser », explique le Dr Margot Bayart, vice-présidente de MG France, jointe par Le Généraliste. La praticienne estime que si les CPTS et les assistants « peuvent faire peur », « le pire aurait été de ne rien faire ». L'adhésion de plusieurs syndicats permettra selon elle de faire « rapidement évoluer » ces dispositifs.
Assistants : un dispositif peu lisible
Le syndicat de généralistes est donc prêt à s'engager malgré, les nombreuses critiques formulées lors des négociations conventionnelles et répétées ce dimanche. MG France déplore toujours le manque de lisibilité du dispositif de financement des assistants médicaux. Le syndicat présidé par le Dr Jacques Battistoni estime également que les objectifs fixés par l’Assurance maladie en contrepartie de son aide financière constitueront un « frein à la mise en place rapide et large de ces assistants dont les généralistes ont plus besoin que tout autre médecin ». « Malgré les imperfections de ce texte, MG France se refuse d'empêcher l'adhésion des médecins traitants qui le souhaitent et dont les conditions d'exercice le permettent », explique le syndicat pour justifier sa décision.
Vendredi, Agnès Buzyn avait placé les participants face à leurs responsabilités. « C’est votre syndicat, MG France, qui est venu me présenter cette proposition en septembre dernier quelques jours avant le discours du président de la République. Cette idée, que vous défendez depuis très longtemps », avait souligné la ministre de la Santé. Samedi, c'est Nicolas Revel, le patron de l'Assurance maladie qui avait tenté de rassurer les médecins.
#LGM2019MGF @RevelNicolas l’assistant médical n’est pas volontairement defini. Il y aura plein de modèles différents.
— J.Christophe Calmes (@jccalmes) June 1, 2019
Ce n’est pas un modèle productiviste. Le but est de repondre à un sujet majeur qui est la demande de soins. Il n’a jamais été question d’augmenter la cadence
Non à une lecture trop besogneuse des caisses
Concernant les CPTS, l’organisation juge les moyens mis à disposition de ces structures « insuffisants pour révolutionner les prises en charges dans les territoires concernés » et conditionne sa signature à l'engagement des autres professions concernées.
« Les représentants de MG France veilleront (...) à ce qu'une lecture trop besogneuse des caisses ne vienne pas pénaliser un peu plus l'application de ces textes », conclut l'organisation.
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