Écartés de la gestion de la crise sanitaire au printemps, les médecins libéraux sont pleinement intégrés à l’organisation mise en place pour lutter contre la seconde vague de l’épidémie de coronavirus. Ils sont ainsi mis à contribution pour la prise en charge des patients et le dépistage en ville. Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi, le Syndicat des médecins libéraux (SML) s’est réjoui de ce changement. « Nous nous félicitons que les pouvoirs publics aient enfin compris que la médecine de ville était le premier hôpital de France », a ainsi déclaré le Dr Philippe Vermesch, président du SML.
Pour autant, les moyens alloués aux médecins libéraux ne sont pas à la hauteur, a rappelé le stomatologue. « La disproportion entre les milliards d’euros programmés dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021 en direction des hôpitaux et les « petits » 300 millions prévus pour la médecine de ville est une faute inexcusable dont les médecins libéraux sauront se souvenir, a prévenu le Dr Vermesch. Et cela d’autant plus que le Gouvernement, qui ne donne décidément aucun gage en direction de la médecine de ville, reporte à 2023, au-delà des élections présidentielles, le terme de la convention médicale dans le PLFSS. » Et le patron du SML de réclamer l’ouverture des négociations sur la prochaine convention dès la fin des élections URPS qui se tiendront entre les 31 mars et 7 avril 2021.
Un moyen de contrer la « confiscation » de la convention
À l'approche de ces élections, le Dr Vermesch a affirmé qu'il ne pouvait se résoudre à accepter la « confiscation de la convention », qui repousserait une éventuelle revalorisation de l’acte médical à dans trois ans, et a annoncé avoir l’intention de dénoncer l’actuelle convention en cas de refus. « Pour montrer au Gouvernement combien il est déterminé, le SML va demander aux autres syndicats médicaux de s’unir à lui pour se préparer à dénoncer la convention sans attendre l’adoption du PLFSS si aucun signal fort n’est donné à la profession », a-t-il indiqué.
Pour dénoncer la convention, le SML devra convaincre au moins un autre syndicat afin de représenter « la majorité des suffrages exprimés aux dernières élections des unions régionales des professionnels de santé dans le collège des médecins généralistes ou au regard des résultats agrégés des collèges des chirurgiens, les anesthésistes et les obstétriciens et de celui des autres médecins spécialistes, puis du collège des médecins spécialistes », indique le texte de la convention. Si le SML y parvenait, la convention prendrait fin six mois après le courrier informant la Caisse de la résiliation. Délai pendant lequel l’Uncam devrait ouvrir « des négociations en vue de la conclusion d’une nouvelle convention dans les conditions prévues par la réglementation ». Toutefois, imaginer les syndicats s'unir à quatre mois des élections relève de la gageure.
Du soutien réclamé dans les cabinets
Par ailleurs, le SML a profité du point presse de mardi pour réclamer des renforts humains dans les cabinets médicaux afin « d’assurer la prise en charge des patients Covid, le suivi des patients et le dépistage, mais aussi assurer la continuité des soins en direction des autres patients et faire face aux décompensations qui se multiplient du fait des déprogrammations et des retards de diagnostics ». Car contrairement à ce qui avait été observé au printemps, les cabinets de médecine générale ne désemplissent pas. Aussi, le Dr Vermesch a indiqué avoir demandé à l’Ordre des médecins de permettre exceptionnellement aux remplaçants d’exercer « en même temps que le praticien en place ».
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