Six mois après l'entrée en vigueur de l'avenant 7 à la convention médicale sur les assistants médicaux, l'heure est au premier bilan et aux premiers ajustements.
Invité à une rencontre organisée par l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS), le directeur de l'Assurance maladie Nicolas Revel a confirmé ce mercredi « une assez bonne dynamique » du dispositif qu'il avait déjà relevée dans nos colonnes. 302 contrats d'assistant médical ont été signés entre les professionnels et les CPAM et 314 sont en cours de finalisation selon les derniers chiffres du patron de la Cnam.
Malgré un départ timide pendant les premières semaines de mise en place, « une centaine de contrats » arriveraient paraphés désormais « toutes les deux semaines dans les caisses ». 75 % des contrats d'assistant signés l'ont été en zone sous dense et 90 % des employeurs sont des médecins généralistes, a également précisé Nicolas Revel.
12 % de patientèle supplémentaire
Avec 300 contrats d'ores et déjà signés, la Cnam estime que les praticiens se sont ainsi engagés à accueillir au total « près de 40 000 patients supplémentaires rien qu’en tant que patientèle médecin traitant, soit encore davantage en file active » précise Nicolas Revel. « On est sur des augmentations de patientèle d’en moyenne 12 %. Mais ces augmentations sont des minima. Selon les remontées que j'ai déjà reçues, certains seront en capacité d'aller au-delà de ces objectifs », affirme-t-il.
Pour rappel, l'avenant 7 prévoit des subventions pour l'embauche d'un assistant en contrepartie de l'augmentation de la patientèle médecin traitant et de la file active de patients avec des objectifs chiffrés et fixés selon le temps de travail de l'assistant : un pour trois, un pour deux ou un assistant pour un médecin (notre infographie). Selon le directeur de la Cnam, l'augmentation de la file active de patients hors patientèle médecin traitant sera notamment un élément intéressant à l'heure où l'on demande aux médecins généralistes de prendre en charge davantage de soins non programmés.
Zonage élargi pour les médecins isolés dans les déserts
Des ajustements de l'avenant 7 vont également être effectués pour permettre à davantage de médecins exerçant seuls de pouvoir bénéficier d'une aide à l'embauche d'un assistant. Actuellement, une dérogation existe afin de permettre aux médecins isolés installés dans une zone sous-dense de déroger à la condition d'exercice en groupe prévue par l'avenant et de pouvoir embaucher un assistant à temps plein. Ils sont ainsi 6 000 praticiens à pouvoir prétendre au dispositif "un assistant pour un médecin". Le zonage conventionnel utilisé jusqu'à présent (ZIP, zone d'intervention prioritaire), qui couvre 18 % de la population, va être élargi pour se rapprocher du zonage ARS (ZAC, zones d'action complémentaire), qui pour sa part couvre 50 % de la population française.
« Nous avons proposé aux représentants de médecins d’élargir ce zonage pour permettre à 8 000 médecins supplémentaires d'être éligibles au dispositif », a ajouté Nicolas Revel. Ce point réglementaire sera ajouté en annexe d'un avenant télémédecine actuellement renégocié à la Cnam avec les partenaires conventionnels.
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